Une monumentalité minérale
Léon Bonnat (1833-1922)
"Paysage de rochers à Pétra"
1868
huile sur toile
inv. 1131
Léon Bonnat (1833-1922)
"Vue de la presqu'île du Sinaï"
1868
huile su toile marouflée sur bois
inv. 2017.5.1
L'amélioration des conditions de voyage permet aux artistes de se confronter plus aisément avec l'Orient pour le restituer fidèlement. Ils sont ainsi soucieux de fixer la mémoire de cette civilisation qui se transforme au contact des Européens. Frappés par l’immensité du désert, des artistes comme Eugène Fromentin (1820-1876) cherchent à rendre compte de la sensation d’infini qui s’en dégage.
Après un séjour au Caire, Léon Bonnat, accompagné d’un groupe d’artistes, gagne le port de Suez le 20 mars 1868 puis se dirige vers le mont Sinaï avec une impressionnante caravane de vingt hommes et quatre-vingt-sept chameaux portant notamment tout le matériel photographique de l'expédition.
Le 6 avril, l’expédition atteint le monastère Sainte Catherine dans le Sinaï après avoir subi la chaleur, la pluie, la grêle et les tempêtes de sable. La Vue de la presqu’île du Sinaï témoigne d'un lieu austère où le soleil n'a pour compagnie que la pierre. Ce paysage minéral sert de cadre à de nombreux moments fondamentaux de l'Exode. Brossé sur le motif, il révèle la sensibilité toute particulière de Bonnat au paysage, comme en témoigne aussi "Le Sinaï" conservé au musée des beaux-arts de Dijon. Suivent Aqaba et Pétra qui marqueront la fin du voyage.