La recherche du pittoresque
Léon Cogniet (1794-1880)
"Napolitain et Napolitaine sur un môle"
entre 1818 et 1824
pinceau et encre brune sur tracé au crayon graphite sur papier
inv. 1872
Léon Bonnat (1833-1922)
"Couple de paysans italiens dansant"
huile sur toile
inv. 1125
Dans l'Italie du XIXe siècle, la plupart des voyageurs évitent de se mêler à la population locale. D'un côté, ils admirent ces héritiers de l'Antiquité, de l'autre, ils éprouvent du dédain pour ceux qu'ils considèrent comme des paysans frustres et imprévisibles. Cette ambivalence se reflète dans de nombreux récits de voyage, dont celui de Maximilien Misson (1650-1722), évoquant "Un Paradis peuplé de Diables et de Madones" (Misson, 1691, p. 53).
Les peintres, les sculpteurs et les photographes sont quant à eux friands de scènes pittoresques, montrant le peuple – musiciens ambulants, laveuses, paysans - dans ses occupations quotidiennes. Prix de Rome en 1858, Jean-Jacques Henner (1829-1905) écrit à son professeur : "Figurez-vous ces villages si pittoresques où les vieilles femmes, les jeunes filles, les enfants semblent être faits exprès pour être peints" (Paris, Musée national Jean-Jacques Henner, 2018). Ces modèles feront le succès de son ami Léon Bonnat (1833-1922) et lui assureront un certain confort matériel. Pour certains critiques, le peintre partage avec Hébert le "monopole des types italiens" (Ménard, 1869, p. 552).