Le sacrifice du classicime
Eugène Delacroix
“Étude d’ensemble pour “La Mort de Sardanapale”
1827
crayon graphite, pinceau et encre brune, sur papier
inv. 208
Exposé au Salon de 1827-1828, “La Mort de Sardanapale” est immédiatement l’objet d’un immense scandale. “J’ai effectivement fini mon Massacre n° 2 !”, écrit-il à son ami Charles Soulier. Les injures fusent, car, une fois de plus, le peintre ne ménage pas la tradition.
Le Sardanapale de Delacroix puise en partie sa source dans l’œuvre du poète Lord Byron qui, elle-même, puise dans le récit de l’historien antique Diodore de Sicile : Sardanapale, dernier roi de Ninive, se donne la mort sur un bûcher durant le sac de son palais. Delacroix imagine qu’il sacrifie avec lui, par le feu, ce qui lui appartient et sert ses plaisirs : femmes, esclaves, chevaux, chiens et trésors.
Composé en apparence avec fougue et dans l’urgence, le tableau est en réalité longuement préparé. La facture établie lors de la commande de la toile et du châssis de “La Mort de Sardanapale” date la livraison de ces fournitures du 12 juillet 1827. Delacroix, ayant lui-même parlé d’une durée de six mois de travail, réalise de nombreuses esquisses préparatoires, avant l’envoi du tableau au Salon, organisé à la mi-janvier 1828. Une vingtaine d’études sont aujourd’hui référencées, pour la plupart conservées au musée du Louvre.