Muséum d'histoire naturelle de Blois
Conclusion
Les individus présents au Muséum d’Histoire Naturelle de Blois ont tous une histoire particulière. Symbole des échanges entre muséums et des expéditions ils représentent l’époque des découvertes, des descriptions et des observations du monde animal. Les individus présents provenant de siècles différents, nous permettent, de manière partielle, de comparer les différents styles de naturalisation ainsi que de pouvoir constater les améliorations. Nous pouvons donc noter que l’individu le plus récent ; Calao pie (Anthracoceros Albirostris) datant de 1904 est l’un des individus le mieux naturalisé selon les caractéristiques de l’espèce. Nous pouvons aussi évoquer le calao à bec rouge mais nous n’avons pas connaissance de son origine et de sa date. Néanmoins le spécimen de Calao pie peut nous permettre de penser que les avancées zoologistes de l’époque ont permis de naturaliser correctement le spécimen, ce qui signifie alors qu’il y a eu une évolution.
Malgré les quelques erreurs de naturalisation sur certains spécimens il est important de noter la bonne conservation. Certaines plumes sont abimées à cause d’attaques de parasites mais l’état général des individus est de bonne qualité. Ce sont de vraies aubaines et de vrais trésors pour l’étude de cette espèce si peu connue, je félicite le Muséum d’Histoire Naturelle pour la qualité de sa collection ainsi que les soins apportés à ces derniers.
Comme expliqué tout au long de cette étude, les informations concernant les Calaos manquent encore. Il serait intéressant d’obtenir plus de données sur les individus vivants à l’état naturel mais aussi en captivité. Actuellement les Calaos subissent de plein fouet, comme toutes les autres espèces animales et végétales, les menaces qui pèsent sur notre planète. De nombreux facteurs sont à l’origine du déclin de cette famille ; exploitation forestière (les privant ainsi de leur lieu de nidification et faisant baisser les effectifs), la propagation des plantations et la perte de zones forestières connectées, l’expansion de la population humaine, la chasse, pour ne citer qu’eux. Pour toutes ces raisons, il est primordial de préserver les individus naturalisés, porteurs d’une histoire et du vécu des espèces. Il est important de se rappeler leur rôle au sein de la recherche génétique.
Ces oiseaux continueront à fasciner du fait de leur imposante posture, leur bec démesuré, leur chant rauque et atypique. Il est aussi important d’évoquer la confusion avec les toucans, qui sont eux des ramphastidae de l’ordre des piciformes. Il est important de préciser que les toucans et le calaos ne partagent pas le même genre. En effet, les toucans sont plus proches des pics qui partagent la même structures de pattes ; ils sont dits « zygodactyles » car ils possèdent 2 doigts en avant opposés à 2 autres en arrière. Les deux espèces ont subi une évolution convergente, vivant dans les mêmes milieux tropicaux ils ont dû affronter les mêmes difficultés et ainsi évoluer selon les mêmes difficultés, ce qui pourrait expliquer leur ressemblance.
De plus, la préservation de l’ordre de Bucérotiformes n’est pas si lointaine ou éloignée de nous géographiquement car nous possédons dans nos contrées un petit oiseau faisant partie de l’ordre des Bucérotiformes, de la famille Upupidae, du genre Upupa : la Huppe fasciée !
Nina Baïteche, université de Tours