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Blois (41)

Muséum d'histoire naturelle de Blois

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Discussion

Calao à bec rouge, Tockus erythrorhynchus, 2012.0.51
Calao à bec rouge, Tockus erythrorhynchus, 2012.0.51

Omnivores, se nourrissant généralement de fruits mais alternant avec des petits animaux ou bien des insectes, les Calaos jouent un rôle important et primordial dans la préservation de la santé des forêts tropicales. La graine consommée se retrouve dans les déjections de l’oiseau, entourée par le contenu des déjections elle possède les éléments nécessaires à sa pousse. Une étude réalisée en 1998 par des biologistes à l’université d’Etat de San Francisco et à l’université de Californie à Davis a révélé que les calaos dispersent les graines de près d’un quart des espèces d’arbre de la forêt tropicale grâce à la pousse des graines via leurs déjections.


Malgré leur rôle majeur et leur implication dans le cycle de la vie des forêts, nous ne disposons que de très peu d’informations sur leurs modes de vie et leur fonctionnement. Ces oiseaux sont néanmoins ancrés dans les cultures de beaucoup de tribus. Les Sénoufos, population d’Afrique de l’Ouest présente au Burkina Faso, dans le sud du Mali et en Côte d’Ivoire, considèrent le calao africain comme leur oiseau primordial, totem. C’est le protecteur par excellence, il se nomme « Ségèn ». Son ventre bombé est symbole de fécondité et fertilité, son dos large signifie qu’il endure beaucoup pour protéger sa postérité et son long bec pointu représente celui qui parle peu sauf pour s’engager ; l’engagement considéré comme symbole de détermination. Ces trois grandes notions caractérisent les Sénoufos, cet oiseau est ancré dans les mythes et fait partie des cinq premiers animaux apparus sur terre avec le caméléon, la tortue, le serpent et le crocodile. Il a pour rôle de transporter les âmes des morts dans l’autre monde et sert dans les rites initiatiques. En Inde, la tribu Naga lors du festival Calao (Hornbill Festival) célèbre et marque le nouvel an lors d’un festival d’une dizaine de jours.


En Europe et en Occident l’espèce est mal connue, comme le témoignent les erreurs de naturalisation présentés précédemment. Bien qu’imposants les Calaos restent compliqués à observer et donc à étudier puisqu’ils fréquentent la cime des hauts arbres.


Extrait de « Dictionnaire pittoresque d’histoire naturelle et des phénomènes de la nature » rédigé par une société de naturalistes, sous la direction de F-E Guérin datant de 1833-1834. Cet extrait datant du 19ème siècle nous permet d’avoir un point de vue sur les connaissances des calaos de l’époque. Nous sommes donc au début de la classification et de la description de l’espèce. Les calaos sont décrits comme faisant partie des passereaux dit syndactyles, du grec « sun » ; avec et « dactyl » ; doigt. Cela signifie que les doigts sont soudés partiellement, un doigt est derrière et trois devant, le doigt externe est soudé à celui du milieu jusqu’à la troisième articulation. Les calaos sont décrits comme étant des oiseaux tristes et taciturnes, sûrement en référence à leur long chant qui pourrait paraître plaintif. Nous apprenons aussi que le genre Buceros est divisé en deux grandes sections ; la première comprenant les espèces qui ont le bec surmonté de quelques protubérances et la deuxième possède un bec simple. R. P. Lesson a séparé les Calaos terrestres des autres Calaos qui appartiendrait selon lui à un genre distinct.

Nina Baïteche, université de Tours