Chorégraphie(s) ; Artiste(s) / Interprète(s) : SEYFRIED Robert
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Créateur lumière : VAN CUTSEM Léo
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Costume(s) : MERCIER Marion
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On entre dans le Musée par la petite porte, rue Dominique Villars. Une fois passée l'anti-chambre, on arrive dans la Salle Matisse. Là, dans un décor épars, Robert Seyfried attend. Il va présenter sa nouvelle création, le solo "grand & PETIT" qu'il dédie à son père, à ses pères. On s'installe sur les chaises et les bancs disposés ça et là. Dans l'intimité des souvenirs et des objets glanés le long de la vie, il nous fait partager son univers. Puis la compagnie DIT nous sert alors une petite popote; intermède convivial et gourmand avant de rejoindre la Grande Bibliothèque pour assister à "Quiétude", seconde partie de la soirée. Ici, la boîte noire du théâtre a été recréée. Derrière le velours des pendrillons, les quatre danseuses sont prêtes. Aux premières notes de musique, elles se lancent pour nous offrir une heure de danse ludique, généreuse et jouissive. La soirée se termine. On retourne alors sur nos pas, traversant à nouveau ces espaces marqués de l'empreinte de chacune des danses, pour retrouver la rue, la nuit. "On peut aussi s'approcher d'un réel non expliqué qui rend plutôt compte de la complexité et de la contradiction du tissu vivant constituant notre être". Claude Régy Le corps à corps, la pénétration, la mise à distance, le regard, les odeurs, les humeurs, la carapace, les organes, la fonction, l'âme-muscle, le démembrement et l'entité. La traversée philosophique et poétique de ce paysage clos et mouvant, une poursuite sans fin mais avec appétit. L'énigme de l'âme, de l'autre, de soi. Un jeu, un laboratoire, une frivolité et une nécessité absolue. Voilà quels rapports j'entretiens avec le corps exprimant, et ce depuis vingt cinq ans grâce à la liberté que m'a donné l'art de la danse contemporaine... et au jour d'aujourd'hui... "grand & PETIT" à toi mon père, à vous mes pères... Neuf ans après "Solo sorry now" (dix ans auraient donné l'impression d'une fin de cycle). Ceci est un pointage, un surlignage doux, un petit étalonnage d'où l'on va et vient. L'intimité familiale et la modernité sociale. L'affect le plus sensible et le concept le plus fragile. La figure imposée et la figure libre. L'éloignement physique et le sentiment de ressemblance. "Tours/Détours" comme aurait dit Godard. Heureusement que les parents sont imposés. Faire avec, le plus violent et le plus bel apprentissage. Robert Seyfried
On entre dans le Musée par la petite porte, rue Dominique Villars. Une fois passée l'anti-chambre, on arrive dans la Salle Matisse. Là, dans un décor épars, Robert Seyfried attend. Il va présenter sa nouvelle création, le solo "grand & PETIT" qu'il dédie à son père, à ses pères. On s'installe sur les chaises et les bancs disposés ça et là. Dans l'intimité des souvenirs et des objets glanés le long de la vie, il nous fait partager son univers. Puis la compagnie DIT nous sert alors une petite popote; intermède convivial et gourmand avant de rejoindre la Grande Bibliothèque pour assister à "Quiétude", seconde partie de la soirée. Ici, la boîte noire du théâtre a été recréée. Derrière le velours des pendrillons, les quatre danseuses sont prêtes. Aux premières notes de musique, elles se lancent pour nous offrir une heure de danse ludique, généreuse et jouissive. La soirée se termine. On retourne alors sur nos pas, traversant à nouveau ces espaces marqués de l'empreinte de chacune des danses, pour retrouver la rue, la nuit. "On peut aussi s'approcher d'un réel non expliqué qui rend plutôt compte de la complexité et de la contradiction du tissu vivant constituant notre être". Claude Régy Le corps à corps, la pénétration, la mise à distance, le regard, les odeurs, les humeurs, la carapace, les organes, la fonction, l'âme-muscle, le démembrement et l'entité. La traversée philosophique et poétique de ce paysage clos et mouvant, une poursuite sans fin mais avec appétit. L'énigme de l'âme, de l'autre, de soi. Un jeu, un laboratoire, une frivolité et une nécessité absolue. Voilà quels rapports j'entretiens avec le corps exprimant, et ce depuis vingt cinq ans grâce à la liberté que m'a donné l'art de la danse contemporaine... et au jour d'aujourd'hui... "grand & PETIT" à toi mon père, à vous mes pères... Neuf ans après "Solo sorry now" (dix ans auraient donné l'impression d'une fin de cycle). Ceci est un pointage, un surlignage doux, un petit étalonnage d'où l'on va et vient. L'intimité familiale et la modernité sociale. L'affect le plus sensible et le concept le plus fragile. La figure imposée et la figure libre. L'éloignement physique et le sentiment de ressemblance. "Tours/Détours" comme aurait dit Godard. Heureusement que les parents sont imposés. Faire avec, le plus violent et le plus bel apprentissage. Robert Seyfried
Invisible, nouvelle création scénique à Grenoble delà Compagnie Mulleras, est un titre paradoxal pour l'une des premières compagnies qui a expérimenté la mise en visibilité de la danse sur le réseau internet. Les Miniatures présentaient sur le web une succession de fragments dansés, avec la vivacité et l'humour illusionnistes chers aux premiers défricheurs de médias, presque comme un clin d’œil à Méliès, célèbre poète et truqueur du cinéma. D'une «image » à une autre, ce serait plutôt vers des univers plus... « Étranges », tels ceux chers à David Lynch, que se tournent aujourd'hui les regards de Magali et Didier Mulleras, accompagnés par les travaux vidéo-multimédia de Nicolas Grimai... L'équipe se place ainsi en rupture volontaire avec son univers créatif précédent, graphique et ludique, afin d'expérimenter ailleurs et tous azimuts, pour composer, créer, filmer in situ tout au long de leur tournée internationale avec Minidtures sur scène et écrans. À partir d'une base de données artistiques enrichie jour après jour, Invisible est un projet de longue haleine qui va donner naissance à plusieurs œuvres multimédias, à des films, des installations, et des performances scéniques. Le corps est passé à la moulinette du réseau, la danse est bousculée parla fragmentation de ces nouveaux médias, une forme de représentation qui surprend aussi nos attentes. Invisible s'intéresse à ce qui ne se voit peut-être pas, à ce qui se voit sans se voir, hors-cadre, hors-champ, hors-sens, comme pour nous dire que « montrer » n'est pas tout dire... Connectez-vous dès maintenant sur www.mulleras.com pour entrer dans leur atelier de création !
Présentation. : Après avoir dansé avec Dominique Bagouet, Odile Duboc, Loïc Touzé ou encore Boris Charmatz, Sylvain Prunenec conçoit depuis quelques années ses propres spectacles. La Finale est inspirée du paysage visuel observé à l'occasion de la finale de la coupe d'Europe de football en 2000 : « Dans les immeubles et les maisons, les tubes cathodiques diffusent une lumière vibrante. D'une maison à l'autre, les mêmes couleurs, les mêmes rythmes lumineux». A partir d'une matrice lumineuse produite par des projecteurs vidéo, le spectacle met en mouvement un ballet d'ombres portées et démultiplie, avec un traitement informatique, les interventions sonores d'une percussionniste. Avec cette nouvelle création, il radicalise son approche de la danse en envisageant la représentation comme une tectonique de plaques où les espaces propres de la musique, du mouvement des corps, de la lumière et du texte s'entrechoquent pour produire de multiples énergies scéniques.
Suspenses ordinaires est la nouvelle création de la chorégraphe grenobloise Christiane Biaise, qui nous livre les premiers éléments d'une pièce qu'elle invente et bouscule en ce moment même : «cette danse ne contient ni meurtre, ni délit grave, ni action violente. Elle favorise juste les événements mineurs qui peuvent impliquer l'attente, la menace d'une action physique, d'un accident possible. Elle appelle tous les signes avertisseurs, prétextes à la mise à l'épreuve, à l'hypothèse de la fragilité, du glissement suspect, de l'évanouissement, de l'effondrement ludique, des collisions jubilatoires. Défi jeté à la certitude, attaques du solidement constitué. L'approche indécise tourne au délice affolé. Qui n'a pas vécu cet instant entre l'ancrage et la culbute, le rassemblement et la dispersion, le bruit et le silence, la fusion et la fission, le lien et la corde coupée ? Qu'est-ce qui nous fait tenir debout ou tomber? Sur qui-quoi pouvons-nous encore compter? Trac, coeur en chamade, l'émouvant frisson de l'avant toute chose. Le suspense ordinaire est insolent. Il s'affaire, nargue et fait vivre »
Récital Le spectacle est construit comme un récital-dansé, c'est-à-dire une succession de récits brefs, une série de poèmes chorégraphiques sur des chansons choisies avec attention dans le répertoire français contemporain, d'Edith Piaf à Léo Ferré en passant par Juliette Gréco, Pierre Perret, Bourvil... Musicalement, les danses durent le temps d'une chanson. L'écriture du spectacle est faite de gestes précis, souvent dessinés à partir des mots et articulés comme un phrasé chorégraphique dont la calligraphie est donnée à voir l'instant d'une danse. Pascale Houbin
Collaboration artistique : DUBOC Odile ; DANJOUX Bruno ; GANACHAUD Stéphany ; MICHEL Françoise ; ROGNERUD Françoise
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Chorégraphie(s) : DUBOC Odile
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J'ai mis du sable dans mes chaussures. Exprès, vite fait, comme ça. Et puis des plumes. Plein de plumes. Beaucoup. Je voulais me grossir, me changer. Voler. Non. Perdre. Non. M'endormir entre tes plumes. C'est ça. Et que ça reste. Que ça reste là. Comme ça. De la poussière. Ne rien changer. Sauf peut-être, je ne sais pas. De la douceur. Oui, j'en voulais. J'en voulais plein. A en perdre. A en perdre le poids. Celui des plis, des pluies. Non, celui des âges. Voilà, je te le dis. Reste là. A la frontière des airs. Je ne nomme pas. Je vrille. Je fais tout ça pour te gagner ton temps. C'est une création qui s'ouvre comme on ouvre la mémoire, une variation sur l'âge, un feuilleté d'enfance. Nous pourrions dire aussi qu'elle empile des histoires, dépoussière des envies. C'est un grenier qui s'ouvre, un espace de matière pour déposer les armes et créer du silence.
Artiste(s) / Interprète(s) : BLANC Vincent ; BOCCHI Jean-Marc ; BRUMACHON Claude ; CIFRAS Oriana ; LAMARCHE Benjamin ; OLAVARRIA José ; REDOUX Véronique ; VIAU Gaétan ; MANDAP Ernest
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Séduit par l'univers de Jules Verne, Claude Brumachon nous entraîne dans l'univers du rêve, de l'imaginaire, le temps d'un songe où tout devient possible. La chorégraphie tourne autour de trois personnages mythiques sortis des oeuvres de Jules Verne : le professeur, l'apprenti et une jeune fille. Explorant les rayons d'une bibliothèque géante, de 8 m de long et 4 m de haut, ces trois figures tissent le fil du spectacle: à chaque fois que l'un d'eux ouvre un livre, un univers fantastique et singulier s'en échappe avant de s'évaporer quand le livre se referme. Vingt mille lieues sous les mers, Voyage au centre de la terre, Les enfants du capitaine Grant, les aventures de Jules Verne revisitées par Claude Brumachon pour une balade au pays de l'imaginaire.
Mise en scène ; Dramaturgie : QUINTAVALLA Letizia ; STORI Bruno
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Costume(s) : BARILLI Evelina
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Créateur lumière : DIANA Lucio
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Créateur son / Musique : CASAPPA Mauro ; NIDI Alessandro
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S'il est vrai que l'amour peut rendre fou, il est encore plus vrai que sans amour on peut perdre la tête ou devenir très malheureux. Sur la scène, deux danseurs qui deviennent tantôt parents, tantôt frère et sœur, tantôt père et fille, tantôt mère et fils. Ils oscillent entre soumission et rébellion, entre fuite et résistance. Conjuguant le théâtre et la danse, les danseurs se dépassent, acceptant aussi d'être acteurs et chanteurs. Avec Romanzo d'infanzia, Michèle Abbondanza et Antonella Bertoni qui ont respectivement dansé avec Carolyn Carlson et Lindsay Kemp, ont réussi un spectacle sensible, ironique et tonique. Si ce spectacle est précieux, c'est qu'il parle de l'enfance, diamant brut et éblouissant de la vie. Du théâtre-danse d'une émotion extraordinaire, plein de tendresse, de magie et de vérité.
Distribution : Distribution Les cavaliers : Bartabas, Manuel Bigamet, Kétile Dubus, Abderrahman El Bahjaoui, Michael Gilbert, Benjamin Grain, Solenn Heinrich, Elodie Mathieu, Etienne Régnier, Igor Verl ivskoï, Messaoud Zeggane ILes danseurs•musiciens : Fabrice Andriamilantonirinason, Tenzin Gtinpo, Abdouel Karimou I Les moines du monastère de Gyuto : Jhamba Genden, Lobsang Dargey, Tenzin Norbu, Migur Dorjee, Gyurmey Chogyal, Tashi Yoeser, Dhondup Thinlay, Lobsang Dorjee, Ngawang Thapkhe, Tsering Wangchuck I Les chevaux : Apollon, Ares, Ascleptos, Chronos, Coppi, Darri, Demeter, Dionysos, Eros, Flash Okie Reina, Hades. Hephaistos. Hera, Hermès, Heza Great Royal Kid, Horizonte, Kid Label, King Black Solano, Le Caravage, Lobéro, Pan, Pantruche, Poseidon, Priape, Zancy Bar, Zeus, l'âne Master des Dieux et les oies ILes écuries : Responsa ble des écuries: Pierrick Moreau, Soins des chevaux: Fabrice Amar, Emilie Blandin, Georges Figueiras IRégisseur général : Daniel Gasson IRégisseur son: François Saintemarie IRégisseurs lumière : Loïc Merrien, Francis Fouchier IRégisseurs scène: Etienne Gasson, Cyril Nesci, Marc Vanbremeersch, Gill es Claba ut IRégisseurs vidéo : Franck Bonnot. Gaël André IRégisseur puissance : Richard Dumelié ILes costumes Icava liers et chevaux) I Création et réal isation : Marie•Laurence Schakmundès, assistée de Eve Leroux, Elisabeth Cerqueira, Eve lyne Mettot, François Siméon, Réa li sation Costumes Chevaux: Yannick Laisné, Alain de Raucourt, Masques Création et réalisation: Ehrard Stiefel avec Dominique Contesso, assistés de Aydé Rouvière et Sigfrido Rivera, Chapeaux et accessoires : Gérard Viard IMaquillages : Caroline Roy•Gon pti IHabilieuse : Yannick Laisne I Les décors : Didier Martin et Marie Laurence Schakmundès et Laurence Durlot, François Siméon. Anne Garcia, Valia Sanz 1 Assistante à la mise en scène : Anne Perronl Assistante de Bartabas : Patricia Lopez > Avec l'aide du Ministère de la cul ture et de la communication (DMDTS), du Conseil général de Seine• Saint•Denis et la ville d'Aubervilliers> Remerciements au Service culturel de l'Ambassade de France à Delhi, à Mr Tashi Phuntsok et Mr Wangpo Bashi - Bureau du Tibet, Paris, représentation de Sa Sainteté le Dalaï•Lama.
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Y a des chevaux et de la Tusique, des cavaliers et des ombres, de la terre et du mystère, de la fureur et de la lumière, de la tendresse et des ho~mes. Les œuvres équestres de Bartabas sont des hymnes à la beauté. l'un d'eux, il y a dix ans, s'intitulait Opéra équestre. Tous, depuis, méritent ce nom, qu'ils s'appellent Chimère, Éclipse, Triptykou, aujourd'hui, Loungta. Bartabas et les siens vivent au pied du Fort d'Aubervilliers depuis 14 ans dans des caravanes vertes et rouges qui encerclent une cathédrale en bois, un temple pour de nouveaux rites: la piste est en son mil ieu. Là se répètent et se jouent les spectacles qui font aujourd'hui le tour du monde, jusqu'au coeur de Manhattan, jusqu'à Moscou où Loungta est créé en mai 2003 avant de s'installer au Festival d'Avignon. Les spectacles de Zingaro ont souvent pris leur source dans des cultures ancestrales, tzigane pour le Cabaret. géorgienne pour Chimère, coréenne pour Éclipse. Seul le dernier spectacle, Triptyk, s'était construit à partir d'oeuvres existantes, de Stravinsky et de Bou lez. Pour Loungta, Bartabas s'est rendu en Inde pendant l'été 2002. Là-bas, dans la province d'Arunachal Pradesh, au nordest du pays, il a rencontré les moines tibétains du monastère tantrique de GyütO. Dix d'entre eux, des musiciens-chanteurs aux cordes voca les vibrantes du souffle de l'esprit hima layen, sont revenues avec lui. Ils ont apporté leur instruments, le nga (tambour). le damarou (tambour à boules fouettantes). le rôlmo (cymbales à volumineuse calotte centrale), le silnyen (cymbales à petit pommeau), le doung chen (grandes trompes), le drilbou (clochette), le kangling (trompe courte). Bartabas est également allé chercher de nouveaux chevaux dans le monde entier, en Argentine, aux Etats-Unis, en Europe (pendant ce temps, les chevaux blancs aux yeux bleus de Triptyk sont allés rejoindre l'Académie du spectacle équestre que Bartabas vient d'ouvrir dans la Grande Écurie du Château de Versailles). Entre ces voyages et la création du spectacle, il y aura eu plusieurs mois de répétitions à Aubervilliers sur une piste dont le cercle devient le temps de la représentation, le mandala des rites et des médiations. (( On parle de magie, dit le maître dresseur, c'est avant tout du temps, de l'amour et de la patience n. Lui-même d'ailleurs, après la mort de Zingaro, son cheval de toujours, reprend lentement goût à la piste. Dans Loungta, on le verra sur son nouveau cheval, Le Caravage. Aller s'asseoir sur les gradins de la gigantesque you'rte noire itinérante de Zingaro (pour la première fois à Grenoble), se laisser envoûter par les voix profondes des moines, se laisser dévisager par les masques des dieux courroucés, se laisser emporter par des galops qui font gicler la terre, se laisser subjuguer par des lenteurs animales de haute précision, c'est un peu plus qu'assister à une représentation, c'est s'ouvrir à des rites revisités, c'est accepter d'entrer dans un ailleurs aux frontières du sacré, c'est s'inviter à une fabuleuse fête de l'homme, du cheval et de l'harmonie.
Commentaire : Quatre-vingt dix neuf duos… Autrement dit, des duos comme s’il en naissait de partout, aussi bien au fond de la mémoire du chorégraphe que de l’union de tous les corps. Quatre-vingt dix neuf duos mais peut-être beaucoup plus, peut-être une infinité. Pour cela, Jean-Claude Gallotta est revenu à ses propres sources, à la composition chorégraphique par laquelle il est devenu chorégraphe, ( Pas de deux en 1980), celle qu’il a travaillée au cours des vingt dernières années et dont il pense aujourd’hui n’avoir pas épuisé toutes les combinaisons. Pour cela, autour de son équipe et de ses interprètes habituels, il a convoqué du monde, " des gens ". Ces derniers - aperçu d’humanité, de tous âges, de toutes corpulences, de toutes différences - forment la première partie, accompagnant (accompagnés par) un comédien racontant ses origines. Dans la deuxième partie, les danseurs de la Compagnie, ensemble, dansent tout ce qu’ils savent des agencements du deux, intensément, au rythme de la tombée du jour. Les mêmes huit interprètes, mais couple après couple, inscrivent quatre duos pour finir au fronton de cette (ribam)belle histoire, de cet écheveau qu’on n’achèvera pas…
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Présentation. : Note d'intention
Parmi les adversaires : la solitude. Avec ce spectacle, nous avons imaginé que nous étions de taille, prêts à la lutte. Par précaution, nous nous sommes fictivement multipliés, pareils aux quelques milliards sur la planète. C’est que nous ne connaissons pas encore, de la solitude, la teneur exacte, le degré de gravité, les modes de transmission. Aussi effectuerons-nous avec « 99duos » de nombreux tests visant à vérifier les pouvoirs du deux. La solitude s’y dissout-elle ? Si oui, à quelle vitesse ? Nous étudierons bien entendu sa résistance entre deux corps qui s’aiment. Moindre des choses. Sa fonte aussi, ses effets silex. Nous ajouterons, pour voir, une troisième solitude. Nous mesurerons l’amplitude du choc. Nous verrons également si quatre solitudes ne pourraient pas trouver à s’unir deux par deux, on ne sait jamais, si cinq et six ne permettraient pas de, si vingt et cent n’entraîneraient pas à. « 99duos » ne relèvera pas toutefois de la simple performance arithmétique. Jean-Claude Gallotta, tout en traçant entre les corps de nouvelles bissectrices, continue à compter sur l’inventivité du vivant et l’audace du singulier. De cette façon, pour nous soustraire au moins un moment au venin de la solitude, le chorégraphe cherchera davantage à charmer le cobra qui est en elle qu’à le disséquer, à l’étourdir, nous avec, au son d’une de ses figures préférées : le duo. Normalement, l’animal devrait y laisser quelques écailles.
Claude-Henri Buffard
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Point de vue : Point de vue
Gallotta a décidé, une fois pour toute, d'être là ou on ne l'attend pas.Transfuge des Beaux-Arts, chef de tribu chorégraphique - le fameux Groupe Emile Dubois et dynamiteur de mythe comme Don Juan ou Nosferatu, le grenoblois ne cesse d'insuffler de nouvelles énergies à son talent. Pour la nouvelle création de sa compagnie, 99duos, cet artiste hors du temps a eu l'idée de revenir à ses premières amours en s'attachant à la figure du couple. Avec son compère, l'écrivain Claude-Henri Buffard, Gallotta espère "trouver un passage pour dire une autre forme et décliner ce chiffre magique, 2". Il imagine déjà ce rapport à l'autre induit dans le duo tout comme des traductions philosophiques du 1+1. Et s'en amuse:"j'ai envie de simplifier ce geste, loin des extrêmes"dit-il. Ainsi libérées des conventions chorégraphiques, les combinaisons du "mathématicien" Gallotta n'ont pas fini de s'exposer. De quoi vous réconcilier définitivement avec les chiffres.
Artiste(s) / Interprète(s) : BOUVIER Joëlle ; OBADIA Régis ; RONCADGLIO Isabella ; YOUNG Lise ; FAVROU Luc ; LESCURE Frédéric ; MARIE Patricia
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Créateur son / Musique : ROUDIER Patrick
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Créateur lumière : OLIVERO Marc
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Commentaire ; Résumé : La salle est blanche comme un hiver gelé, brillante comme un désert de sel. Ici l'air est d'une blancheur si grande qu'il semble que les murs à chaque instant risquent de s'évanouir. Ici chaque coup marque sa trace, chaque sanglot dessine l'horizon. Courir tellement vite, juste pour entendre rire le vent.
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Présentation. : La Danse aux aguets Que n'a t-on déjà écrit sur Joëlle Bouvier et Régis Obadia, les deux chorégraphes, cinéastes de la compagnie de l'Esquisse, qui ont propagé un style totalement singulier dans le paysage chorégraphique français à travers le monde entier! Bouvier-Obadia, d'abord en duo puis avec des compositions de groupe, ont appris à apprivoiser les ombres furtives qui tourmentent les regards, les douleurs secrètes qui assaillent les corps. La montée de la peur et du désir les trouve aux aguets, et c'est cela même qu'ils rendent visible. "Une femme chaque nuit voyage en grand secret"^, ne déroge pas à cette lumineuse "écriture du désastre " dont ils se sont fait les chantres. Portés par les musiques de Ghedalia Tazartes et Patrick Roudier (avec des incises qui vont de Chostakovitch à Schnittke), et dans la continuité de leurs œuvres précédentes, Bouvier-Obadia et leurs danseurs, arpenteurs inlassables du continent humain,"rejoignent l'antique vie de la danse, fébrile et pure, langage et jeu, mort et résurrection^.
Roger Balavoine, "Paris-Normandie". 23 novembre 1991
La Tristeza complice Quel est cet homme frappé d'impuissance et dont on a rogné les ailes ? Une photo de Luis Gonzales Palma, ou bien ce danseur incongru descendu des cintres pour un numéro exceptionnel, parfaitement kitsch et ciselé dans l'humour ? En quoi sommes-nous concernés par La Tristeza complice, cette sorte d'opéra déjanté qui, tel un diamant réfléchissant la misère de ceux qui l'ont extrait, ne cesse de vous trotter dans la mémoire après vous avoir trimballé du rire aux larmes durant tout le spectacle ? Tout l'art d'Alain Platel, l'ironique fondateur des Ballets C. de la B. installés à Gand, est de composer avec l'excès, de retrouver du sens au milieu du chaos, de puiser au coeur même de la pauvreté, le matériau poétique de ses pièces. Avec le compositeur Dick van der Harst, un complice de longue date, ils se sont attachés à l'oeuvre de l'Anglais Henry Purcell dont une sélection des musiques baroques a été arrangée et adaptée pour être interprétée à l'accordéon classique pour dix instrumentistes présents sur scène. Plutôt anti-chorégraphe par nature ou par esprit, pédiatre de formation, tout le travail d'Alain Platel fonctionne sur la base d'improvisations dirigées. Outre les musiciens, c'est avec dix danseurs, deux enfants et une chanteuse qu'il rend hommage aux humbles le temps d'un long sanglot lyrique qui, telle une vague, fait déferler un monde meurtri, cousu de solitude, de débraillement, 'abandon, d'hostilité,d'intolérance, le monde qui nous occupe, cette tristesse partagée.