Musée des Beaux-Arts d'Orléans
L’apprentissage du dessin
Du Moyen Age à la Renaissance : évolution du statut du dessin
Jusqu’à la Renaissance, le dessin est une étape, à la base de toute formation artistique, reposant surtout sur la copie de modèles, fournis par les maîtres et s’échangeant entre ateliers. Le métier de peintre ou de sculpteur s’apprend auprès de maîtres attachés à des guildes ou des corporations d’artisans spécialisés, ou dans l’atelier personnel d’un maître qui échappe au système grâce à un privilège accordé par un noble mécène. Peintres et sculpteurs sont considérés comme des artisans, pratiquant des métiers manuels.
À partir de la Renaissance, le dessin n’est plus uniquement un moyen d’apprentissage, mais aussi une technique employée pour des oeuvres autonomes et comme moyen de connaissance (par exemple les dessins de Léonard de Vinci).
C’est l’un des arguments sur lesquels se fondent les artistes pour revendiquer un statut intellectuel. Les traités sur le dessin se multiplient et l’enseignement d’après le modèle vivant apparaît, en parallèle avec un renouveau du goût pour l’antique et sa copie. L’évolution du statut du dessin se traduit aussi par son intégration dans le cursus éducatif des élites et son succès comme pratique amateur à partir du 17e siècle.
L’enseignement académique
En France, l’Académie royale de peinture et de sculpture est créée en 1648 à l’initiative d’un groupe d’artistes officiels, pour échapper au système des corporations, sclérosé.
La perspective, les proportions et l’anatomie du corps humain y sont enseignées par des maîtres reconnus. Les traités théoriques y sont scrupuleusement étudiés.
Aux 19e et 20e siècles : démocratisation de l’enseignement et des pratiques
Après la Révolution, le dessin est généralisé dans l’enseignement institutionnalisé (lycée, collège, puis école primaire) à des fins utilitaires (sens de l’observation, précision, etc.) et dans le cadre de la réhabilitation des arts mécaniques (dessin technique, introduction de la géométrie).