Musée des Beaux-Arts d'Orléans
Les techniques dites « humides »
Les encres
L’encre est un liquide contenant un pigment maintenu en suspension par un liant (gomme d’arbre, colle de peau ou de poisson), appliqué au pinceau (lavis) ou à la plume. Celle-ci peut être un roseau taillé, appelé calame, ou à partir du 6e siècle une plume d’oiseau, puis à la fin du 19e siècle une plume métallique.
- L’encre noire au carbone
Les encres noires au carbone à base de noir de fumée (chandelle, lampe à huile, etc.) sont les plus anciennes. Elles ont l’inconvénient d’être facilement effaçables et sensibles à l’eau, sauf l’encre de Chine indélébile.
- L’encre métallogallique
Les encres métallo-galliques, utilisées dès le Moyen Âge, sont à base de tannins végétaux, principalement de la noix de galle, et de sels métalliques, le plus souvent du sulfate de fer. Initialement noires, elles deviennent brunes en vieillissant. Les artistes préfèrent souvent l’encre métallo-gallique indélébile pour les dessins à la plume, et l’encre au carbone pour les lavis.
- Le bistre
Le bistre, qui apparaît dès le 14e siècle, se compose de suie, produit de la combustion de bois dans les cheminées ou dans les poêles. Ses tonalités s’étendent du brun jaune au brun foncé, parfois noirâtre. Les artistes l’utilisent surtout comme lavis de couleur dans les dessins à l’aquarelle et pour teinter les feuilles.
- La sépia
La sépia, caractérisée par une teinte brun violacé plus froide que le bistre, est extraite de la poche à encre de la seiche. Son usage, avéré à partir du 17e siècle, semble limité jusqu’au 19e siècle où la sépia devient à la mode.
Les peintures
En dessin, les peintures à l’eau ou détrempes, déjà présentes dans les manuscrits médiévaux, sont les plus fréquentes. La peinture à l’huile est généralement employée dès le 15e siècle sur d’autres supports et sporadiquement sur les dessins.
Les peintures à l’eau sont composées de pigments finement broyés agglutinés avec un liant (gomme arabique, glaire d’oeuf, colle ou parfois jaune d’oeuf) et sont appliquées au pinceau diluées à l’eau. Tant que les artistes préparent eux-mêmes leurs peintures, jusqu’à la fin du 18e siècle, il n’y a pas lieu de distinguer l’aquarelle de la gouache, les couleurs à l’eau étant simplement déposées sur le support en couches plus ou moins diluées. On parle de lavis quand la couleur est appliquée en transparence, laissant visible le support. À l’époque moderne, les peintures à l’eau servent surtout à agrémenter un dessin dont les lumières sont apportées par des touches de blanc de plomb (céruse). Au 19e siècle, les marchands de couleurs mettent au point des produits prêts à l’usage, leurs catalogues distinguent alors l’aquarelle de la gouache.
- L’aquarelle
On reconnait l’aquarelle à sa transparence car elle est déposée, diluée, en couches très fines qui laissent visible le support. Les lumières sont créées en laissant le papier vierge. Elle devient au 19e siècle une technique autonome très prisée.
- La gouache
La gouache est rendue opaque et couvrante par l’ajout d’un pigment blanc ou d’une charge (substance neutre servant à épaissir et opacifier la peinture). D’une consistance épaisse, elle permet des empâtements, joue sur les superpositions et les lumières sont obtenues par l’application de rehauts de blanc.
Les techniques modernes
Aux 17e et 18e siècles, les progrès des sciences et des techniques diversifient la gamme des pigments et des colorants et, à partir du 19e siècle, l’industrie chimique développe des produits inédits. De nouveaux instruments d’écriture apparaissent et vont être étendus au dessin comme les plumes métalliques, puis plus tard les stylos.
- La stylo bille
Le stylo-bille, inventé en 1938, possède une réserve interne d’encre visqueuse qui est étalée sur le papier par l’intermédiaire d’une petite bille. Son principal atout est une encre qui sèche rapidement.
- Le stylo feutre
Inventé par la société japonaise Pentel dans les années 1960, le stylo-feutre se compose d’une mine fabriquée avec des matières poreuses qui s’imbibe d’encre. Le feutre naturel d’origine a aujourd’hui fait place aux fibres synthétiques. Il existe une grande variété d’encres et de couleurs, à base d’eau ou d’alcool, indélébiles ou non.