D.2006.2.8 ; 3309 (répertoire Fred Deux)

l. 56.5 cm ; H. 76 cm

signature ; date ; 1982 (en bas à gauche) ; f Deux (en bas à droite)

Silhouette d'homme debout les bras écartés; Le corps formé par un quadrillage irrégulier renferme dans son maillage la silhouette d'un petit personnage.

silhouette ; corps ; torse ; noeud

Dessin accompagné d'un texte de Fred Deux: “Auto-portrait : retournement de la peau qui cachait le vrai visage? Mise à bas du masque? Marques sous le masque, comme autant d'autres marques se cachant les unes derrières les autres? L'interrogation ne serait-elle pas elle aussi une sorte de marque subtil, provisoire ou définitif? La main ne s'est-elle pas chargée en acceptant de tenir l'outil anonyme de mettre en fuite un mirage? Est-ce que tous les dessins ne sont pas des auto-portraits? Où des mirages? Des mirages d'auto-portraits? Au milieu de certains, pourquoi ai-je eu besoin de reculer? Pourquoi ai-je eu vraiment peur de ce que j'aidais et comment, par un effort allant dans le sens contraire, couvrant tout à coup d'un filet ce qui m'arrivait, ai-je senti la poussée plus forte que mes muscles, de faire revenir l'œil dans la chair, si ce n'est dans le silence central d'un arrêt, avoir fait ce crochet pour retomber plus loin afin d'avoir un meilleur angle? Nez du nez pincé dans l'ombre où tremble le trait, j'ai du décrisper mes trois doigts pour vous laisser respirer, puis je vous ai écrasé. Point d'expérience ici. Et le temps passant ne fera pas sa lumière sur ce point. Au milieu du foyer, quand brûle la feuille, s'ouvre grand un œil qui me regarde; Je me crois être dans la tête de cet auto-portrait et pouvoir enfin voir comment les choses se passent et comment d'autres vont pouvoir se passer. Il fait très chaud dans la chair, on dirait mieux en parlant d'un incendie. Tout n'y est que crépitement. La fouille de ma figure démolit le profil et il m'arrive d'en arracher quelques uns de ses signes. Signes d'auto-portrait ?”