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Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
D 911.001.001 - FNAC 2318.

Domaine : 
Désignation : 
Auteur / exécutant : 
Lieux de création, d'exécution et d'utilisation : 
Datation : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
H. 69 cm, l. 81.3 cm (HT)
Hauteur : 47.5cm,
Largeur : 51cm

Inscriptions / marques : 
signé et daté en bas à droite : Steinlen, Lens 1906
Au verso, une étiquette rouge écriture blanche “Décoration / Gravures-Tableaux/Encadrement/ Mon Baton, 15, rue Parisis - Dreux. Cadre inférieur : “D75 1/2x63-Baton Doil (?) Vieille” au stylo noir (?)

Description : 
Né à Lausanne, formé à Mulhouse au dessin d’art industriel, c’est à Paris, à partir de 1881, que Théophile Alexandre Steinlen se tourne vers le dessin, la gravure et la peinture. Installé à Montmartre, il en fréquente les principaux personnages, d’Aristide Bruant – pour lequel il réalisera plusieurs couvertures de partition dont À la Villette, en 1888 – à Georges Courteline -dont il illustre, entre autres, Les Femmes d’amis, en 1888- ou à Adolphe Willette, et les cabarets où il noue des amitiés anarchistes. Son œuvre, lorsqu’elle n’est pas réchauffée par le sourire, la jambe alerte ou la répartie d’une grisette, se présente le plus souvent comme une illustration de la vie des plus déshérités et comme un manifeste de l’injustice avec laquelle ils sont traités. Peu soucieux de participer aux expositions, son nom et ses œuvres apparaissent surtout dans des journaux et des revues, sa présence dans les manifestations officielles étant rare : à la Société des artistes indépendants, après 1893, ou au Salon d’Automne, à compter de 1905.
À de nombreuses reprises, le militantisme de Steinlen va s’exercer aux dépens des excès du capitalisme, toute catastrophe industrielle ou toute répression du droit de grève lui inspirant des images sombres et accusatrices. Lorsque le 10 mars 1906 a lieu, entre Courrières et Lens, une catastrophe minière en partie due à la vétusté des installations, ce sont près de onze cents mineurs qui sont portés disparus. L’événement a un retentissement considérable et débouchera sur une série de grèves et une tentative de répression – Georges Clemenceau fait donner la troupe après le 16 mars – qui aboutira à une crise politique dont Jean Jaurès tirera partie pour l’amélioration du sort des mineurs.
La presse se fait le relais de la catastrophe, n’hésitant pas à présenter des images fortes (L’Illustration du 15 avril 1906). Steinlen, dans un dessin qui sera le modèle d’une gravure largement diffusée, prend le contrepied de cette exploitation des images de terreur en transposant l’événement au milieu des veuves et des enfants de mineurs, désormais privés de soutiens et de ressources, qui déroulent leur sinistre cortège devant un mur de briques, caractéristique de l’architecture locale. L’utilisation du fusain, et des multiples variations du gris au noir qu’il permet, renforce encore le désespoir silencieux de cette foule d’anonymes.
Achetée par l’État en 1910 (Inv. FNAC 2318), cette feuille de taille imposante a été déposée au Musée le 24 février 1911. Dominique Lobstein.

Intérêt / commentaires : 
récolé

OEuvre(s) en rapport : 
Photo Rap. Exp. (1997) N°90 Les femmes de Courrières - Tirage couleur
oeuvre en rapport : les veuves de Courrières, 1909, lithographie ( 46cm * 58.3cm (c) , 54.9cm * 72cm (f) ).
Paris Bibliothèque Nationale de France FT5- DC- 385 (G,1).

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