Détail de notice
Numéro d'inventaire :
999-24-1(3)
Domaine :
Désignation :
Auteur / exécutant :
Datation :
Technique et matériaux :
Dimensions :
l. 20 cm ; H. 20 cm
Inscriptions / marques :
“GHIRLANDAIO” sur fond gris en bas à droite “Scribe “ en bas à droite ; Ovide Scribe indique sa source d’inspiration
Description :
Jeune femme enceinte tenant son ventre les mains jointes, vêtue à la mode Renaissance en habit du peuple de couleur violette, verte et jaune. Elle est coiffée d’un tissu blanc. A l’arrière plan se trouvent des personnages en habit d’époque dans un décor d’architecture Renaissance avec notamment des galeries à arcades. Cette femme rappelle celle placée en bas à gauche de la fresque de la chapelle Sassetti peinte par Ghirlandaio à Florence, bien qu’Ovide Scribe ait totalement réinterprété les couleurs des habits et le décor en arrière plan ( ne s’étant jamais rendu en Italie il a certainement travaillé d’après une gravure). La plus grande source d’inspiration d’Ovide Scribe durant sa carrière d’artiste fut les œuvres des grands peintres de la Renaissance italienne comme Botticelli, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël et de certains sculpteurs comme Donatello. Certains lui reprochent d’avoir beaucoup copié les maîtres de la Renaissance et de manquer d’originalité. Ses œuvres aux sujets plus personnels sont en effet plus confidentielles et généralement conservées dans des collections privées telles que celles de ses descendants. La peinture sur émail cru employée par Ovide Scribe, trouve ses origines en Perse et connait un véritable essor en Italie au XVe siècle. En effet, c’est pendant la première Renaissance italienne, appelée Quattrocento, que les artistes expriment leurs talents dans de véritables tableaux de céramique émaillée. Ovide Scribe réalise ses premiers essais de céramique en 1876, grâce à l’aide d’un fabricant de vaisselle de Beaugency, nommé Jules Pinguet. Mais l’artiste n’était pas satisfait des résultats, car il restait toujours « un semi de points blancs qui se produisaient à son feu ». En effet le commerçant lui cuisait les céramiques dans son four en même temps que ses propres productions de vaisselles communes. Par conséquent, la température n’était pas réglée spécifiquement pour les céramiques de Scribe. C’est pourquoi il décide en 1877 de se construire son propre four de style italien à la Ferté-St-Cyr. Après avoir fait des recherches sur les fours de la Renaissance, il prend le modèle de son four dans un livre datant de 1548. Sur les centaines de céramiques qu’il a réalisées, peu furent totalement réussies. Ceci s’explique par la difficulté de doser la chaleur de son four. Il fera preuve de ténacité pour réussir ses cuissons à force de tâtonnements et de patience, bien que l’utilisation de son four lui coûte extrêmement cher. Sa démarche artistique avait un but, celui d’égaler les maîtres anciens en matière de peinture sur émail cru. Il fut un des derniers spécialistes de l’émail cru, après Lucas della Robbia et Palissy, dont la technique fut décrite en 1548 par Piccolpasso. Ce type de céramique était unique à son époque, car elle avait été oubliée au fil des siècles. Dans une de ses lettres, Ovide différenciait sa technique de dessin sur émail cru du travail des autres céramistes de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle, tels que les faïenciers de Blois, de Nevers et de Paris. En effet, contrairement à lui, ils utilisaient la méthode de cuisson dite à « petit feu ». Par conséquent leur dessin qui s’exécutait sur un émail déjà cuit, ce qui autorisait les reprises du dessin. Sa façon d’utiliser des oxydes sous forme de poudre pour obtenir les couleurs est aussi différente des méthodes employées par les autres faïenciers de son temps : « La couleur s’emploie avec des huiles, ce n’est plus la manière fresque usitée au XVIème siècle italien. La couleur ne peut plus s’incorporer dans l’émail, la pénétration étant supprimée, il n’y a plus ce gras, ce fondu, raison d’être du procédé. » Les faïences d’Ovide Scribe visibles à Romorantin sur sa maison, au Musée de Sologne et à l’église de Lanthenay sont la preuve du haut degré de technicité auquel il était parvenu en matière de céramique. Il parvenait à faire figurer dans ses céramiques les détails les plus infimes et les plus délicats comme des perles dans les coiffures et les habits des personnages Renaissance ou le plissé des vêtements… Sa performance fut de reproduire avec beaucoup de fidélité les œuvres des artistes de la Renaissance Italienne sans les avoir vues en réalité. En effet, passionné par cette période historique, mais ne s’étant jamais rendu en Italie, Scribe pouvait pourtant décrire avec exactitude les monuments de Rome ou Florence. Il savait que dans tel musée, tel tableau était dans telle salle… Ses sujets et son style étaient tellement fidèles à l’Art de la Renaissance italienne, que certains marchands peu scrupuleux les vendaient en faisant croire aux acheteurs qu’elles dataient du XVIème siècle.
Représentation :
Femme au sein d’un décor d’architecture Renaissance ; Ovide Scribe réinterprète un détail d’une fresque de Ghirlandaio de la chapelle Sassetti à Florence
Lieu de conservation :
Statut juridique :
Intérêt / commentaires :
Femme au sein d’un décor d’architecture Renaissance, céramique d’Ovide Scribe d’après un détail d’une fresque de Ghirlandaio
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