64.1

l. 276 cm ; H. 192 cm ; P. 6 cm (Sans cadre) ; l. 290 cm ; H. 206 cm (Avec cadre)

Armoiries b.g. ; D’azur à un lion d’or accompagné en chef de deux tourterelles au naturel (armoiries de Jacques Salomon, “escuier, seigneur de Guéneuf, conseiller du Roy, trésorier de France, général des Finances au bureau de la généralité d’Orléans”).

Le tableau peint pour Jacques Salomon, dont les armoiries figurent en bas à gauche de la toile, illustre un épisode tiré de l’Exode (5-10). La fille de Pharaon découvre sur le Nil un enfant abandonné dans un berceau, l’adopte et le nomme Moïse, ce qui signifie « sauvé des eaux ». Ce sujet très apprécié au XVIIe siècle (l’histoire de Moïse peut être perçue comme une préfiguration de la vie du Christ, qui lui aussi a échappé au massacre des Innocents) permet de représenter dans un paysage architecturé des groupes de personnages et différentes scènes offrant plusieurs niveaux de lecture. La fille de Pharaon se distingue de ses suivantes, qu’elle domine, par sa taille et par son port majestueux. Si le souci de lisibilité a conduit Plattemontagne à lui conférer cette importance, les maladresses de proportions entre la maîtresse et sa servante invitent à dater l’œuvre assez tôt dans la carrière de l’artiste, aux alentours de 1670. Le tableau séduit cependant par la beauté du paysage qui se déploie autour des personnages, par son coloris harmonieux et par la lumière dorée qui baigne l’ensemble de la composition. On y retrouve des associations de couleurs fréquentes chez l’artiste (bleus, roses violacés, ocres). Pour composer son arrière-plan l’artiste s’est servi d’éléments rappelant l’Antiquité (palais, obélisque, pyramide, temple) mêles à un environnement naturel qui n’a rien d’égyptien. Les pêcheurs voguant sur le Nil et le troupeau de bovins ajoutent une note pittoresque à la composition.