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Longueur x Largeur : tissu moderne de support 147x95 cm ; Longueur x Largeur : 147x91,5 cm

Ce grand fragment est par sa rareté sans doute la pièce la plus intéressante de la collection du musée d'Orléans. Nous ne connaissons pas son utilisation, vestimentaire ou d'ameublement, ni d'autres tissus comparables. La présence des deux lisières nous donne la largeur du métier sur lequel il a été tissé, 147 cm. Son décor est en apparence simple : une large rayure à chaque lisière et trois décors rectangulaires à la fin du tissage. En revanche, les techniques utilisées et l'emploi de lin teinté sont plus rares. Le lin teinté en bleu à l'indigo est parfois utilisé dans les tissus pharaoniques, le rouge est beaucoup plus rare et, par ailleurs, il est en général beaucoup moins bien conservé. Les rayures latérales ont été créées par ourdissage à disposition, c'est-à-dire le montage sur le métier à tisser de fils de chaîne de couleur différente (écru, bleu, rouge). Les petits traits horizontaux alternativement bleus et écrus sont obtenus en alternant un fil bleu et un fil blanc ; à chaque levée seuls les fils blancs sont visibles à la surface du tissu, à la levée suivante ce sont les bleus. La bande horizontale près des franges est formée par deux coups de trames multiples en lin écru, puis cinq coups comportant deux trames, l'une bleue l'autre rouge, passées ensemble et encore deux coups à trame multiple écrue. Les franges sont formées par des groupes de 6-8 fils de chaîne tressés ensemble. Ce qui est étonnant est la technique utilisée pour créer les trois blocs rectangulaires dont la signification reste mystérieuse. Le tisserand a inséré des trames supplémentaires bleues sur une quinzaine de coups puis, en écartant les fils de chaîne écrus, il les a tournés de 90 degrés pour les utiliser comme des fils de chaîne. Ainsi en haut du motif les chaînes écrues sont extrêmement tassées. Il a appliqué ensuite le même procédé (une trame qui devient chaîne) avec les fils rouges, mais le tassement des fils écrus rend moins visible leur insertion. Enfin, il a utilisé des trames supplémentaires bleues pour dessiner à la surface du tissage les cernes des trois motifs en W. En raison de cette technique d'insertion de trames/chaîne il nous semble improbable qu'un décor symétrique puisse avoir existé à l'autre extrémité.

Provenance d'Antinoé erronnée dans le registre d'inventaire (mention de Pierre Jouvellier). Voir article de Florence Calament in "Du Nil à la Loire" MHA 2017. Ce textile appartient à un lot légué par Jules Baillet, en plus de poteries, ostraca, bois polychromes,..., inventorié de 12797 à 12819.

tissu ; rite funèbre ; linceul ; Archéologie égyptienne (Genre/Catégorie)