logo

Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
981.5.7 ; 80.6.1.09

Domaine : 
Utilisation / destination : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
L. 24.7 cm ; l. 21.5 cm ; E. 1.4 cm

Inscriptions / marques : 
inscription ; marque ; emblématique ; armoiries ; emblème ; Décor sur la face de marche :
- Ce carreau offre trois partitions. La première, sur l'extérieur gauche est cernée par des lobes et délimitée intérieurement par une ligne tracée verticalement entre les deux lobes extrêmes de la forme. Un champ de fleurs de lys héraldiques sème la surface en passant sous le tracé de droite : c’est le semis de France. De fait, une seule fleur est représentée entièrement. Les deux autres parties, se partagent le côté droit et curviligne du carreau. En haut, on retrouve un dragon foncé, en bleu-noir sur fond blanchâtre-crème. En bas, un lion blanchâtre pose sur fond bleu-noir.
- Généralement, ces armoiries passent pour être celles de Bonne de Luxembourg, l'épouse de Jean de Normandie, futur Jean II le Bon (1350). Bonne ne sera jamais reine de France († 1348), mais elle est la mère de Charles V, des ducs d'Anjou, de Berry et de Bourgogne. Mi-partis France et Luxembourg, la logique armoriale est respectée ; regarder l'animal inférieur comme un lion de Flandres ne permet pas de comprendre leurs appartenances.
- Le lien avec les autres éléments du sol sont également logiques : fleurs de lys regroupées, monogramme E.V s'expliquant sur les carreaux courbes qui développent le “mot” Le Tem(ps) Venra. Dans l'idée que le temps viendra où le duc de Berry retrouvera sa mère, ses parents ; il n'avait pas neuf ans lors du décès de cette dernière et son père est mort près de lui, alors captif des anglais, à Londres en l’hôtel de Savoye.

- Le fait que le duc de Berry ait développé ce tapis héraldique en l'honneur de sa famille comme l'un des thèmes centraux de sa chapelle reste également logique.
1 - Son grand-père, puis sa mère avaient possédé le château et le fief de Mehun, après la confiscation par le roi de France de ce bien sur les saisies d'Artois.
2 – Aimant particulièrement le site de Mehun, le duc de Berry, prince du sang, rappelle ainsi ses liens familiaux avec ce fief et le duché de Berry qui lui a été constitué. En déclinant et en montrant ses/ces armoiries, il rappelle aussi la légitimité de sa possession.
3 - À l'image de son frère de Bourgogne qui a dédié la chartreuse de Champmol à sa famille, le duc de Berry fait de même par la construction de la nouvelle chapelle de Mehun. Toutefois, si Champmol a accueilli les tombeaux princiers des ducs et duchesses de Bourgogne, c'est à d'autres sites que le duc pensera pour l'élection de sa sépulture.

Au revers :
Sur le plâtre support des tessons, numéros de découverte.

Description : 
Remontage et reconstitution d'un grand carreau polylobé qui comportait originellement treize lobes. Avec d'autres éléments, il composait l’un des tapis héraldiques au sol de la chapelle du château-résidence de Mehun. Il représente les armes de Bonne de Luxembourg et fait partie du groupe typologique L.5.a, ainsi désigné dans l'ouvrage Les premiers "Bleus de France (Ph. Bon, 1991).
Cf. description du décor à découvrir dans l'espace précisions des inscriptions.

Représentation : 
Fleurs de lys et lions de gueules ; Trois sarrasins arrivent sur Bourges en 1382 ; l'atelier de Jean de Valence est connu sur Poitiers en 1384. À la même époque, les échanges d'artisans et d'artistes entre Poitiers, Bourges et Mehun fonctionnent. En 1385, l'atelier de Dijon est opérationnel. L'absence des comptabilités en rapport avec la construction du château-résidence de Mehun nous empêchent de savoir si cet atelier a perduré après 1400, mais c'est peu probable. Les éléments permettant de reconstituer ce sol, dit “aux armes de Luxembourg”, ont tous été retrouvés dans l'environnement proche de la chapelle castrale. La première pierre du pont, de l'entrée et de cette chapelle est posée le 1er avril 1385. Une messe y est célébrée en 1393 et les architectes du duc de Bourgogne viennent voir l'œuvre de charpenterie en 1396. Les sols de la chapelle de Mehun sont vraisemblablement mis en place entre 1390/92 et 1395. ; document ; sur l'administration

Statut juridique : 
Intérêt / commentaires : 
Première découverte, sur le chemin de ronde Est du château-résidence de Mehun, d'un carreau portant ce type d'armoiries. Les motifs de ce sol se déclineront petit à petit, principalement lors des recherches réalisées sous le pont d'entrée, dans l'axe de chute de la chapelle. D'où l'hypothèse principale, d'un tapis héraldique en l'honneur de la famille du duc de Berry, développé dans la chapelle castrale.

OEuvre(s) en rapport : 
981.5.10; 984.3.10 ; 984.3.11 ; 984.3.12

Crédits photographiques : 
Rédacteur de la notice :