D 938.002.001

H. 69 cm, l. 49 cm

signé et daté en bas à droite : m. d. 1915 S. b. dr. « M. D. 1915 » ; Inscr. Au verso « Yvonne - mai 1915 » Hist. : Dépôt du Fonds national d’art contemporain, 1938

Maxime Dethomas se forma à Paris, dans les ateliers de l’École des Arts décoratifs puis au sein de l’Académie de peinture La Palette, institution privée fondée par Fernand Cormon au 104, boulevard de Clichy. Située non loin du Moulin-Rouge, cette académie réputée pour son libéralisme accueillit de futurs grands noms de la peinture tels Paul Gauguin ou Henri de Toulouse-Lautrec qui deviendra un de ses proches, et le représenta, par exemple, en 1896, dans le tableau Maxime Dethomas au bal de l’Opéra (Washington, National Gallery of Art). Il montrait ainsi ce personnage phare de la vie parisienne et montmartroise des années 1900 dont le public pourrait admirer les œuvres au Salon d’Automne, à partir de 1903. Il fut aussi présent dans de nombreuses galeries, en particulier chez Louis Léon Le Barc de Boutteville, dès 1894, puis chez Georges Petit, à partir de 1907 dans ses « Expositions des peintres impressionnistes et symbolistes », ou chez Eugène Druet qui accueillit régulièrement ses dessins, y compris ses illustrations littéraires, et ses peintures, à partir de 1908, souvent dans le cadre des « Expositions du 2ème groupe ». Les dessins de Maxime Dethomas partagent des caractéristiques semblables parmi lesquelles se remarque particulièrement l’emploi du fusain qui permet d’obtenir une ligne grasse et souple. Son dessin est économe, sans recours aux traits destinés à marquer les ombres ou à suggérer les variations colorées, et synthétique en ce qu’il ne retient que l’essentiel des éléments destinés à structurer sa composition. Dans ses plus grandes feuilles, comme celle qui appartient au Musée, il n’hésite pas à rehausser ce noir profond de touches de gouache, usant principalement du blanc et de couleurs soit claires soit foncées les exposant comme « fusains colorés ». Ses compositions visent aussi à l’originalité comme dans ce dessin où les plans se succèdent en contreplongée, la partie inférieure étant occupée par une table vide couverte d’une nappe blanche – rien à voir là avec, par exemple, L’Absinthe (1875-1876, Paris, Musée d’Orsay) de son ami Edgar Degas – au-dessus de laquelle est installé le personnage féminin coiffé de roses qui détourne son regard hors champ. En 1916, un de ses dessins, Yvonne, a été acheté à l’artiste par l’État (Inv. FNAC 5484). Il s’agit probablement de l’œuvre prêtée en octobre 1916 à l’exposition du Detroit Museum of Art. Revenue au Dépôt de l’État, cette feuille a été déposée le 13 juillet 1938 au musée Marcel Dessal. Dominique Lobstein.

récolé

Photo Rap. Exp. (1997) N°10 Yvonne Tirage couleur