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Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
2012.000.003

Domaine : 
Auteur / exécutant : 
Lieux de création, d'exécution et d'utilisation : 
Datation : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
H. 17 cm, l. 17.5 cm

Description : 
Résumé : Cette grande lettrine a été découpée dans un antiphonaire provenant de Notre-Dame de Chartres, comme l’indique le petit écu en cuir découpé aux armes du chapitre cathédral (d’azur à une chemise d’argent) figuré au centre. La Sainte Chemise de la Vierge était en effet la plus insigne relique de la cathédrale, offerte par Charles le Chauve à l’église de Chartres en 876 et miraculeusement préservée durant l’incendie de 1194 (Merlet 1858). Bien que la relique fût en réalité un voile de cinq mètres de long, la traduction française “chemise” adoptée dans les Miracles de Notre-Dame a conditionné l’iconographie postérieure. Apparu sur les enseignes de pèlerinage au XIIIe siècle, le motif de la chemise figure sur les armoiries de Regnault de Paris († 1475), chanoine et chefcier de l’église de Chartres en 1450, puis remplace l’Annonciation sur le sceau du chapitre au début du XVIe siècle. Dès lors, les représentations se multiplient : la Sainte Chemise, seule ou comme meuble héraldique, est sculptée au tympan de la porte du cloître et en de nombreux endroits du Tour du chœur de la cathédrale commencé en 1519 (Jouanneaux 2008).
La lettre H bleue rehaussée d’un filet blanc est ornée de décors floraux et de rinceaux enroulés à l’antique, peuplés d’oiseaux et de chimères enlevés sur un fond d’or, dont le style évoque les manuscrits tardifs du cercle de l’enlumineur parisien Jean Pichore, actif de 1502 à 1520. Cette combinaison de motifs antiques et végétaux rappelle les bordures de l’enlumineur rouennais Jean Serpin, qui collabore avec Robert Boyvin, un autre Normand, mais aussi avec Jean Pichore (Delaunay 1995). François Avril observe que, dans les manuscrits de Flavius Josèphe (Paris, Bibl. Mazarine, ms. 1581) et de Sénèque (Epistolae, Paris, BnF, lat. 8551) qu’il décore en 1503 pour Georges d’Amboise, Jean Serpin « hésite entre deux options stylistiques opposées », car le plus souvent « ses encadrements […] se réfèrent, non sans lourdeur, au répertoire ornemental de la Renaissance italienne », mais que parfois « l’artiste revient aux décors de fleurs naturalistes sur fond doré plus conforme à la tradition locale » (Avril, Reynaud 1993, p. 414, n°235).
Le verso du feuillet est occupé par une partition en notation carrée accompagnant un extrait du Chant Te decus virgineum virgo dei genetrix (Fassler 2010, p.440). Celui-ci figure dans l’office de la Vierge pour plusieurs fêtes en son honneur : Annonciation (25 mars), Assomption (15 août), Nativité (8 septembre) et Conception de la Vierge (8 décembre).
Pierre-Gilles Girault.

Historique : 
Feuillet provenant d'un antiphonaire de Notre-Dame de chartres.

Bibliographie : 
PG Girault. notice pour le catalogue de l’exposition Trésors enluminés des musées de France au MBA d’Angers en 2012. (p. 13)

Intérêt / commentaires : 
récolé

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