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Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
973.001.002

Domaine : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
non communiqué

Description : 
Le second panneau regroupe des médaillons ayant appartenu à des vitraux légendaires. Tous ne sont malheureusement pas identifiés.
Les trois médaillons inférieurs semblent se rapporter à la légende de Saint-Jacques le Majeur. La première scène, à gauche, où l’on voit un saint adossé à un autel face à un ange qui lui présente un grand voile blanc, n’a pas reçu d’explication satisfaisante. A droite, par contre, le médaillon paraît illustrer la guérison d’un paralytique par Saint Jacques alors qu’on conduit celui-ci au supplice et le médaillon central représenterait la décollation de l’apôtre.
Au-dessus et au centre est figuré un miracle que la Légende dorée attribue au grand Saint Nicolas. Tourné vers l’image du saint, un homme lève la main pour prêter serment. Il jure qu’il a rendu aux juifs, qu’on voit assis derrière lui, tout l’argent qu’il lui avait emprunté. En réalité, il a auparavant prié son créancier de tenir un bâton dans lequel était dissimulées les pièces d’or prêtées. Ce débiteur de mauvaise foi paiera de sa vie sa duplicité, mais Saint Nicolas le ressuscitera, et le juif, ayant retrouvé son bien, se convertira.
Une autre légende, très populaire au Moyen Âge, est illustrée par les deuxi médaillons placés plus haut à droite et à gauche : c’est la légende de Théophile. Le premier de ces médaillons montre la Vierge arrachant au Diable - un monstre rouge et velu à la face bestiale - le pacte par lequel Théophile, en échange de biens temporels, lui avait vendu son âme. Dans le second, on voit la Vierge qui rend le fatal écrit à Théophile repentant, agenouillé devant elle.
Plus haut, au centre, est placé un petit médaillon formé de verres assemblés au hasard parmi lesquels on distingue un personnage à longue barbe.
Au-dessus, dans un lobe arrondi, est figuré, assis sous une arcade, un homme coiffé d’une calotte jaunâtre et portant un sceptre. Ce n’est sans doute pas un roi mais plutôt un juge.
Deux beaux fragments de bordure ornés de feuillages stylisés encadrent ce médaillon, tandis qu’à gauche, on voit dans un demi-cercle une femme debout, vêtue de blanc et tenant un bâton à la main. Elle n’est pas nimbée et on ne peut guère l’identifier.
Faisant le pendant de ce fragment, un autre demi-lobe porte sur un fond rouge la moitié d’un château jaune, motif que l’on retrouve plus haut sur une pièce triangulaire. Cette figure héraldique appartient aux armes de Blanche de Castille, mère de Saint-Louis et régente de France pendant la minorité du jeune roi. Il est donc permis de supposer qu’une des verrières de Saint-Etienne avait été offerte par la reine. Enfin, le demi-lobe qui domine le panneau porte une jolie coquille dans un cercle vert : c’est l’attribut de Saint Jacques, dont elle porte d’ailleurs le nom.

Intérêt / commentaires : 
CLASSES MONUMENTS HISTORIQUE le 20 novembre 1962A RECOLERANONYME

Le Débiteur de mauvaise foi, vitrail, 2e quart du 12e siècle

Verre teinté, 33 x 40 cm

Classé Monument historique, 1957




Le vitrail du Débiteur de mauvaise foi provient de la Collégiale Saint-Étienne de Dreux. Il s’agit de l’élément d’une verrière relatant la vie de saint Nicolas dont le Musée d’Art et d’Histoire conserve presque toutes les scènes, complétées par la vie de saint Théophile et celle de saint Eustache. D’autres fragments illustrent encore l’enfance du Christ, dont l’Annonce aux bergers, l’Adoration des Mages et la Fuite en Égypte.

Saint Nicolas était évêque de Myre, en Lyce (région d’Asie mineure), au 4e siècle. Il réalisa plusieurs miracles qui le rendirent célèbre. Sa silhouette, à droite du vitrail, est identifiée grâce à un phylactère au nom de « Nicolo ». Il se tient devant un homme à qui un juif avait prêté une grosse somme. L’homme, qui dissimule l’argent dans sa canne, lui jure s’être acquitté de sa dette. Si la scène suivante n’est pas figurée, l’hagiographie révèle qu’il se fera écraser par un chariot. Sa canne se brisera aux pieds du juif qui se convertira au christianisme.

Les résilles de plomb suivent le dessin des personnages selon l’usage gothique. Les morceaux de verre teinté en bleu, qui rappellent la proximité immédiate des ateliers chartrains, créent une profondeur de champ par opposition aux tuniques d’un rouge intense et irisé.

Damien Chantrenne, musée de Dreux

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