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Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
962.3.14

Domaine : 
Désignation : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
H. 8 cm, l. 6 cm

Description : 
Traditionnellement, depuis plusieurs siècles, des formes ovoïdes, généralement fabriquées en bois, ont été utilisées comme supports ou guides aidant à repriser un textile. Glissées à l'intérieur de bas, chaussettes ou collants, elles permettaient que ceux-ci restent légèrement tendus pendant l'opération, afin de faciliter la tâche de la couturière.
La destination de l'œuf en ivoire, ici présenté et composé de deux parties emboîtables, est probablement différente. Sa surface a été finement sculptée et travaillée, afin de dégager des éléments iconographiques, mais aussi des motifs décoratifs qui creusent l'objet, le rendent irrégulier et y ménagent même de délicats ajours. Cette surface est si ouvragée qu’elle rend techniquement problématique l'usage de l'œuf comme support pour des reprises en couture, qui exigent une surface lisse. On peut alors proposer l'hypothèse selon laquelle il faudrait peut-être davantage placer cet objet, qui s'ouvre en deux, dans la catégorie des "pomandres" ou pommes d'ambre, pièces d'orfèvrerie existant depuis la fin du Moyen Âge et en vogue durant la Renaissance, destinées à renfermer des parfums considérés comme thérapeutiques, éloignant les puces, ou encore utilisés pour réanimer les femmes sujettes aux vapeurs. Ces pièces populaires, réalisées en différents matériaux souvent précieux, richement décorées, se portaient autour du cou, accrochées à la ceinture, ou encore sous les jupes ; on leur prêtait également des vertus magiques protégeant des forces du mal, de la maladie, et de la contagion en cas d'épidémie. Les monogrammes, inscriptions ou motifs allégoriques dont elles étaient ornées, étaient supposés renforcer leur pouvoir. La fin du XVIIe siècle vit le déclin de ces usages ; les pomandres furent alors portés par coquetterie et les senteurs capiteuses qui s'en dégageaient entrèrent dans l'art de la séduction. Ils passèrent de mode au milieu du siècle suivant.
Ici, les fines ouvertures ménagées sur tout le pourtour de l'œuf permettent la diffusion des senteurs ; une iconographie très courante depuis la Renaissance, mettant en scène une nymphe au bain, dénudée et accompagnée d'un putto (ou Cupidon ?), comme la présence d'un couple de colombes dans la partie supérieure, semblent confirmer la vocation liée à la séduction de ce bel et rare objet l'inscrivant certainement dans un contexte amoureux ou nuptial. Nathalie Pineau-Farge.

Intérêt / commentaires : 
A RECOLER
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