82.5

l. 37,1 ; H. 14,6

Girodet a choisi de rassembler dans un même dessin les protagonistes de trois scènes de l’Enéide de Virgile. Ces différents combats, décrits dans les vers 289-310 du livre XII, opposent respectivement des guerriers latins, Messapus, Ebysus et Alsus à des combattants Troyens ou Tyrrhénien, Aulestès, Corynée, Podalire. Girodet a délimité les combats dans sa composition par une ligne prolongeant le manche de la hache et la diagonale de la lance du guerrier à cheval. Comme souvent, l’artiste propose une représentation du moment avant l’action, suspend l’instant avant le coup fatal, avant la mort. Au centre, Messapus va transpercer de sa lance le Tyrrhénien Aulestès, revêtu de ses insignes royaux, qu’il vient de renverser avec son cheval. A gauche, le Troyen Corynée brûle le visage du Latin Ebysus avec un tison enflammé qu’il a pris sur l’autel. A droite, Podalire le Troyen s’apprête à asséner un coup de hache mortel sur le pâtre latin Alsus. Deux combattants sur les trois vainqueurs choisis par Girodet sont troyens, ce qui peut être de la part du dessinateur un indice quand à la victoire finale des Troyens, compagnons d’Enée. Les différents personnages sont dessinés avec plus ou moins de précision et de détails. Les deux combattants de droite, Alsus et Podalire ainsi que le roi Aulestès, qui se trouvent plutôt au premier plan, sont les plus aboutis. On aperçoit tout à droite l’esquisse de nouveaux personnages à peine visibles.