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Détail de notice

Lien : 
Numéro d'inventaire : 
003.1.1

Domaine : 
Désignation : 
Ecole : 
Technique et matériaux : 
Dimensions : 
l. 31,6 cm ; H. 23,4 cm (Gravure) ; l. 37,3 cm ; H. 26,8 cm (Support)

Inscriptions / marques : 
b.d. : “gravé par Lorichaon et Thibault”
b.m. : “Révolte du Caire” ; “21 octobre 1798”
b.g. : “peint par Girodet”

Représentation : 
Le sujet est l’un des épisodes les plus sanglants de la campagne d’Egypte de Bonaparte : la répression de la révolte du Caire et le massacre des mamelouks dans la grande mosquée al-Azhar, le 21 octobre 1798.
Saturé de figures, l’œuvre de Girodet est remplie d’une tumultueuse mêlée de combattants enchevêtrés dans des corps à corps sans merci. Au premier plan, trois personnages émergent du chaos. Un hussard en « Grande tenue », à gauche donne l’assaut. Du bras gauche, il contraint un mamelouk, terrassé au sol. De l’autre bras, il brandit un sabre courbe et ensanglanté. Il attaque le groupe, placé à droite, un esclave maure, colossal, entièrement nu, soutenant un jeune mamelouk bey qui expire dans ses bras. Entre ses deux groupes, un Africain, nu, accroupi, genoux à terre, la tête enturbannée, brandit comme un trophée la tête coupée d’un hussard.
A l’arrière plan, grenadiers en bonnet à poils, grognards, dragons en casque de cuivre à peau de panthères, uniformes aux couleurs de la République, fusils, sabres, lances et poignards s’affrontent, se mêlant aux casques à pointe de janissaires turcs, aux turbans ottomans et arabes, aux étoffes luxueuses ou à la peau nue.
La composition en diagonale suit le corps du hussard de gauche et se prolonge par la masse des combattants répartit le long des marches de l’escalier. L’inclinaison du corps de l’esclave maure nu reprend cette diagonale, les deux corps attendant le choc imminent forment alors un parallèle saisissant. Entre eux, plusieurs armes à l’horizontale tenues par d’autres combattants, épée, lance et même pistolet viennent rythmer le mouvement ascendant.
Girodet se sert de la représentation d’une émeute populaire pour dépeindre, avec un extrême soin du détail, les soldats de l’armée de Bonaparte et des figures orientales représentatives de l’armée des beys : mamelouk, bédouin, fantassin noir.
La révolte, ou plutôt son écrasement, le véritable sujet du tableau, n’était pas un événement historique documenté par la littérature ou par l’administration impériale. Girodet dû donc tout inventer, et l’Orient et l’histoire. Ces conditions difficiles enflammèrent son imagination et lui permirent de donner libre cours à une créativité exceptionnelle. Dans sa carrière, et en de nombreuses circonstances, Girodet sut ainsi remanier l’histoire pour produire des œuvres originales transcendant la commande.

Lieu de conservation : 
Rédacteur de la notice :