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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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Feuillet du Sacre de la reine Claude de France, Paris, 1517-1518, musée du château de Blois

Amour divin, amour conjugal et amour maternel, feuillet du sacre de Claude de France, 1517-1518, musée du château royal de Blois
Amour divin, amour conjugal et amour maternel, feuillet du sacre de Claude de France, 1517-1518, musée du château royal de Blois

Ce feuillet provient d’un livret commémorant l’entrée de la reine Claude de France, épouse de François Ier, à Paris en 1517. Depuis l'entrée de Marie Tudor dans la capitale en 1514, il était d'usage de confectionner des livrets illustrés de miniatures figurant les scènes ou les échafauds jalonnant le parcours des entrées royales. Un enlumineur parisien proche de Jean Pichore semble s'être spécialisé dans ces livrets exécutés en série et a produit les manuscrits des funérailles d'Anne de Bretagne, des entrées de Maris Tudor et de Claude de France, qui lui valent son nom de convention de Maître des entrées parisiennes (autres exemplaires réalisés par le même enlumineur : Paris, ENSBA, Ms. 491 et Paris BnF, fr 5750, voir liens ci-dessous)

Au verso de l’enluminure, onze vers exaltent la paix du royaume dans une écriture et une mise en page qui révèlent que ce feuillet provient du même volume qu'un autre feuillet isolé, aujourd’hui conservé à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts (Paris, ENSBA, Mn. Mas 157, voir lien ci-dessous).

L’enluminure de Blois reproduit l’échafaud monté à la fontaine des Saints-Innocents, rue Saint-Denis. En haut, un grand coeur abrite au centre Amour divine, à gauche Amour conjugale et à droite Amour naturelle, c’est-à-dire l’amour maternel. Ces vertus sont illustrées en bas par des exemples bibliques ou antiques. Au centre, le roi David accorde sa clémence à Abigaïl pour l’amour de Dieu. A gauche, l’amour conjugal est illustré par Julia et Porcia, mortes de chagrin à la mort de leurs époux. A droite, Véturie qui incite son fils Coriolan à la clémence en exhibant le sein qui l’a nourri, incarne l’amour maternel. Au sommet, trois écus : à gauche, les armes de Claude de France, assimilée à l’amour conjugal ; à droite, l’écu de Louise de Savoie, belle-mère de la reine, pour l’amour maternel ; au centre, l’écu du roi ceint du collier de Saint-Michel. Sur le cadre architectural s’enroule une cordelière franciscaine, emblème commun au roi, à sa mère et à son épouse.


Pierre-Gilles Girault
Conservateur et directeur adjoint, château royal et musées de Blois

 

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