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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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Livre d'heures, Jean Pichore, vers 1510, musée des Beaux-Arts, Tours

Jean Pichore, Lazare et le Mauvais riche, fragment d'un livre d'heures, XVIe siècle, musée des Beaux-Arts, Tours
Jean Pichore, Lazare et le Mauvais riche, fragment d'un livre d'heures, XVIe siècle, musée des Beaux-Arts, Tours
Jean Pichore, Annonciation, fragment d'un livre d'heures, XVIe siècle, musée des Beaux-Arts, Tours
Jean Pichore, Annonciation, fragment d'un livre d'heures, XVIe siècle, musée des Beaux-Arts, Tours

Ces deux miniatures, provenant d'un livre d'heures et désormais isolées, sont apparentées à celles produites dans l'atelier du peintre parisien Jean Pichore, à l'orée du XVIe siècle. Les personnages au visage plein, au nez droit et à la forte ligne de mâchoire, ainsi que la palette tout à la fois adoucie par l'or mat, le blanc, et les déclinaisons de bruns et éclairée par les bleus et les verts font partie des caractéristiques majeures de son oeuvre. Les deux compositions citent très précisément des schémas répétés par le maître et son atelier tout au long de sa carrière. Lazare et le banquet du Mauvais riche, sujet rarement traité dans les livres d'heures, demeure cependant l'un des sujets fréquents chez cet artiste. L'encadrement monumental, sans cesse répété dans les manuscrits produits dans l'atelier de Pichore, permettait d'accentuer la profondeur des compositions.


Annonciation
Légèrement tronquée en partie haute, cette peinture a été largement amputée de sa partie basse puisque le cartouche de texte où était inscrit le début de l’office a disparu. On lui a adjoint un fragment en forme de socle où se déploient putti et guirlandes, afin de créer un tableautin. Celui-ci provient certainement d’un autre passage du même livre d’heures. La jonction entre les colonnes et leurs bases est mal ajustée et le tapis herbeux ne s’accorde pas avec la chambre où se déroule la rencontre de Gabriel et de Marie. 


Lazare et le festin du mauvais riche
Le même constat s'opère sur la miniature représentant Lazare. La continuité entre les deux fragments assemblés est, toutefois, mieux respectée que dans la scène précédente, puisque colonnes et bases coïncident, tandis que le sol aux grands carreaux de marbre rose se poursuit d’une image à l’autre. La mutilation demeure cependant visible car, en plus de la coupure du parchemin, les guirlandes qui suivent les bords latéraux du cadre sont tronquées et, en bas à droite, un petit pied posé sur un socle demeure le seul témoignage d’un putto dont le reste du corps a disparu.

 

Pascale Charron
Maître de conférence en histoire de l'art du Moyen Âge, Université de Tours

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