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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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Deux personnages masculin, Bible de Conradin, 1260-1270, musée du château de Blois

Personnage masculin, fragment de la Bible de Conradin, vers 1260, musée du château, Blois
Personnage masculin, fragment de la Bible de Conradin, vers 1260, musée du château, Blois

Deux fragments entrés au musée des Beaux-Arts de Blois avec le legs Frank en 1973 représentent deux figures masculines caractérisées par une certaine expressivité gestuelle. Elles se détachent sur un fonds bleu dont le bord est dentelé de façon particulière et dont les riches ornements de broquettes ou de petits clous dorés et de fins motifs blancs. Le premier personnage (inv. 73.7.50), tourné vers la droite, tend les mains vers l'avant, tandis que le second (inv. 73.7.51), tourné dans la direction opposée, pointe l'index vers sa bouche.

Le style des illustrations combine des éléments caractéristiques de la tradition byzantine (forme des visages) et des références gothiques plus modernes (choix chromatiques, décorations et forme des manteaux). Ces éléments de nature stylistique et matérielle nous amènent à penser que les enluminures ont été détachées de la Bible de Conradin (conservée au Walters art Museum de Baltimore, ms. W. 152,). Selon une note du XIXe siècle (aujourd'hui disparue) ce célèbre manuscrit aurait été exécuté en Sicile vers 1268 pour le dernier Hohenstaufen, Conradin de Souabe.

Cette bible de luxe est malheureusement incomplète : une grande partie de ces cinq cent feuillets d'origine, comportant plusieurs initiales enluminées et des illustrations marginales, avait été détachée à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle, à l'époque à laquelle l'oeuvre se trouvait en France. Les fragments de Blois trouvent des correspondances précisent dans l'illustration de cette bible, en particulier dans les images qui ornent certains livres de l'Ancien Testament. Le deuxième fragment pourrait provenir de la marge inférieure de la page du psaume 38, aujourd'hui perdue, mais dont on conserve une initiale. Ce texte est généralement illustré par la figure de David ou par un personnage masculin qui montre sa bouche, rappelant ainsi les premiers mots du psaume. Le sujet de l'autre miniature ne peut, pour l'instant, être identifié avec plus de précision.

Si, le rattachement du manuscrit à une région de production précise fait encore aujourd'hui l'objet d'un débat, il est admis des affinités avec les oeuvres datant de 1260 et provenant d'Italie méridionale.

Roberta Bosi
Doctorante en histoire de l'art médiéval, Scuola Normale Superiore, Pise
traduit par Judith Soria, Doctorante à l'Ecole pratique des hautes études, Paris

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