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Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

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Moïse recevant l’une des tables de la Loi, Bible, 1280-1300, musée Charles VII, Mehun-sur-Yèvre

Dieu donne le plus grand commandement à Moïse, fragment d'une bible, fin du XIIIe siècle, musée Charles VII, Mehun-sur-Yèvre
Dieu donne le plus grand commandement à Moïse, fragment d'une bible, fin du XIIIe siècle, musée Charles VII, Mehun-sur-Yèvre

Dans l'initiale historiée du début du livre de l'Exode, Dieu apparaissant sous les traits du fils, comme le montre le nimbe cruciforme, tient un rouleau dans la main droite et touche de la gauche une des Tables de la Loi portée par Moïse. Sur la table tenue par Moïse sont écrits les mots : "Dilige(s) du [sic] dominum deum tuum" ("Tu aimeras le Seigneur ton Dieu"). Cette inscription est une reformulation extraite du premier commandement proclamé dans le livre du Deutéronome (chapitre 6, versets 4-5), prononcé par Moïse lors du discours qui suit son rappel du Décalogue dans le chapitre 5. Dans le Nouveau Testament, ces paroles sont répétées par Jésus en réponse à un scribe qui lui demande quel est le premier de tous les commandements (Marc 12, 28-30); Jésus dit :"Voici le premier : Ecoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force". L'artiste associe ainsi les deux Testaments et leur Dieu unique non seulement par l'inscription sur la Table, mais également par une mise en scène qui fait illustrer l'Ancien Testament par le Nouveau.

Actuellement, aucun autre feuillet de cette Bible n'est connu. Le style accuse une création précoce et sans équivalent de la région limitrophe du lac de Constance, surtout le large front de Moïse et ses petits yeux aux paupières un peu basses. L'artiste emprunte les dragons et les pastilles dorées à l'enluminure parisienne du second tiers du XIIIe siècle, mais les fonds réticulés, l'un losangé bleu avec un motif de quartefeuille, l'autre beige quadrillé de deux réseaux superposés aux intersections couvertes d'un quartefeuille, sont germaniques et désignent les dernières décennies du siècle.

Patricia Stirnemann
Institut de recherche et d'histoire des textes (IRHT), CNRS, Paris

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