La guerre reste un thème fondamental des représentations en histoire de l’art. Depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, l'iconographie des sujets militaires a connu, à la fois, une certaine continuité et un important renouvellement. Si l’évolution de l’image des armes et des belligérants est, en tout point, liée au progrès de l’armement, à l’histoire du costume et à celle des tactiques guerrières, c’est davantage au niveau du perçu et du message délivré que réside l’intérêt-même de ses représentations.

L’écrivain et critique d’art britannique John Ruskin écrit au XIXe siècle : « Tous les arts purs et nobles de la paix sont fondés sur la guerre ; aucun grand art n’a jamais paru sur la terre ailleurs que chez un peuple de soldats. ». La guerre accompagnerait donc le développement de l’art. Ainsi, dès qu’ils parviennent à exprimer leur univers par des images, les premiers hommes dessinent-ils sur les parois des grottes des représentations de luttes contre les animaux, la nature et des autres individus.

Chaque société propose une image allégorique de la guerre à qui elle rend hommage en lui dédiant statues et  représentations peintes. L’Antiquité gréco-romaine nous livre une Bellone casquée, traversant sur son char le champ de bataille jonché de victimes, cheveux au vent et armes au poing et semant la désolation sur son passage. Considérée parfois comme l’épouse, parfois comme la sœur du dieu de la guerre Arès, elle incarne davantage les horreurs de la guerre que ses aspects héroïques. Elle devient ainsi le symbole intemporel de chaque épisode belliqueux au cours de l’histoire. Cette iconographie est d’ailleurs reprise, en partie, par le sculpteur Daniel Dupuis, dans son Allégorie de la guerre (1899), conservée au château de Blois, quelques 2500 ans plus tard.

Outre les représentations allégoriques, les images se rapportant au domaine militaire sont multiples : scènes de bataille, combats isolés, chocs de cavalerie, saints en armures, héros en uniformes… Peintures, dessins, estampes et sculptures témoignent de l’intérêt des artistes et des commanditaires pour ces sujets. A partir du XIXe siècle, la figure du soldat se décline également sur les nouveaux supports de diffusion telles que les images de propagandes, les caricatures et la publicité. Le thème militaire se retrouve également dans le cadre plus léger des loisirs comme le théâtre et les jeux d’enfant.