Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre
Le costume militaire
C’est sous le règne de Louis XIV et sous l’impulsion de Gustave-Adolphe, roi de Suède, que naît l’uniforme militaire, vers 1632. Il se caractérise par l’emploi d’une même étoffe pour un régiment, un même nombre de boutons, des garnitures identiques. Les corps de troupe se différencient par la couleur de fond de l’habit, les parements, les revers, les brandebourgs et autres galons permettant la différenciation du régiment sur les champs de bataille. Cependant, l’uniforme, de par sa coupe, reste encore très proche du costume civil.
En France, il faut attendre les années 1660 pour que s'imposent certaines couleurs : le gris (puis le blanc) constitue alors la couleur de l'infanterie, le rouge et le bleu sont le domaine réservé de la Maison Royale. Cependant, le port de l’uniforme peine à se maintenir parmi les officiers qui préfèrent des tenues au goût du jour, éclatantes et richement décorées, souvent peu adaptées à la vie de campagne. Aussi, le comte d’Argenson, lieutenant général des armées du roi est amené à prendre des mesures vestimentaires intimant aux soldats et aux officiers à porter l’uniforme.
Dans la première moitié du XIXe, l ’uniforme militaire subit une rapide évolution influencée en partie par les progrès de l’armement et les enseignements tirés des batailles napoléoniennes. A partir de 1829, le soldat d’infanterie arbore désormais un uniforme plus confortable, mais toujours très coloré afin de permettre la distinction des armées sur le champ de bataille : le pantalon et le sako rouge garance se portent avec une tunique bleu foncé.
La nécessité d'échapper le plus possible à la vue de l'ennemi amène les autorités à réformer l'habillement militaire. A partir de 1916, la tenue bleu horizon remplace l’uniforme trop voyant du soldat français qui n’était plus adapté à des combats utilisant des armes beaucoup plus précises.
La période de l'entre deux-guerres est marquée par la généralisation de la couleur vert kaki (plus ou moins claire) dans la tenue militaire française de l’armée de terre. Destinées à se dissimuler aux yeux des adversaires, les tenues de camouflage se développent durant la Seconde Guerre mondiale. La couleur du camouflage varie selon la saison (automne ou printemps), la région (boisée, désertique…). Les premiers motifs sont de type feuille de chêne ou petits pois. Aujourd’hui, elles peuvent prendre un aspect plus végétal (ajout de feuilles synthétiques), être constituées de centaines de bandelettes enchevêtrées, déstructurant la silhouette humaine. Les tissus traités anti-insectes, anti-infrarouges, fournissent des tenues de camouflage résistantes, nouvelle génération.
Nathalie Gaillard, directrice du musée de la chemiserie et de l'élégance masculine à Argenton-sur-Creuse