Les prémices de l’agriculture

L’apparition de l'agriculture fut le tournant capital de l’économie humaine. Elle est née avec la mise en terre de premières semences et la domestication des animaux par l’homme, lors de la période néolithique, il y a plus de dix mille ans. L’homme passe alors de l’économie tribale de subsistance des chasseurs-cueilleurs à l’agriculture et à l’élevage. Ce changement a été rendu possible par un adoucissement progressif du climat qui permet aux populations de se développer et de se sédentariser. Les deux plus anciens foyers  sont d’une part l’aire du Proche-Orient (Palestine, Irak, Anatolie, Egypte) et d’autre part l’aire méso-américaine (du Mexique septentrional au nord de l’Amérique du Sud).

L’agriculture dans l’Antiquité

Les bases économiques des civilisations antiques furent presque exclusivement agricoles. En Egypte, si la production des céréales (froment et orge) et du lin était prédominante, la vigne, le papyrus et les cultures maraîchères sont également développées. Toute la vie agricole reposant sur les crues du Nil, il devenait indispensable de maîtriser l’eau, ce qui a permis de mettre au point des systèmes d'irrigation particulièrement ingénieux. Il en est de même en Mésopotamie où la fertilité du sol qui produisait deux récoltes annuelles faisait l’admiration d’Hérodote. D’autre part, l’araire fait également son apparition en Mésopotamie au IVe siècle avant J.-C. : tracté par un animal, il égratigne le sol afin d’aérer et d’ameublir la terre. En Grèce, le sol de qualité médiocre imposait le recours à l'assolement biennal. Cependant, l’agriculture ne permettant plus d'assurer la subsistance d'une population croissante, la difficulté de se procurer de nouvelles terres provoqua, au VIIe siècle, les premiers mouvements de colonisation vers la mer Noire, la Cyrénaïque, Italie méridionale.

Peuple de pasteurs sur les bords du Tibre, les premiers romains s’adonnèrent peu à la culture. Celle-ci ne prit vraiment son essor qu’avec l’arrivée des Etrusques qui apportent les techniques du drainage et de l’irrigation. Cependant, l’outillage reste médiocre et peu d'inventions ne viennent faciliter le travail humain et animal. Les Romains inventent le moulin à eau, permettant de substituer à la force musculaire l’énergie hydraulique. Ni l’irrigation, ni l’amendement des sols, ni l’élevage ne font de progrès significatif. Certaines inventions viennent des provinces conquises.

Dès IIIe siècle avant J.-C., en Gaule certains progrès techniques permettent le développement de l’agriculture : le marnage (enrichissent les sols limoneux acides jusque-là infertiles et incultes), le développement des araires avec un soc de fer (premier système de culture attelé) et l’invention de la faux. Il faut d’ailleurs signaler qu’en 2007, au cours des fouilles précédant la construction de l'autoroute A19, une lame de faux gauloise datant du IIIe siècle avant notre ère fut découverte à Chevilly, dans le Loiret. L'archéologie a également montré que les Gaulois faisaient un usage massif du bois pour l’architecture, l’outillage et le chauffage. De nombreux outils en fer comme ces haches conservées au musée du Berry à Bourges et au musée d'Artenay attestent de la pratique du défrichement et de l’entretien de la foret.