L'étude des monuments funéraires à l’époque gallo-romaine offre une certaine complexité. Etant essentiellement liés aux mutations politiques et sociales ainsi qu’aux influences économiques et religieuses, les rites et les monuments sont différents suivant les périodes et les zones géographiques abordées.

De nombreux témoignages de stèles funéraires, datées principalement des IIe et IIIe siècle après J.C.,  sont présentés dans les musées du Cher (musée du Berry à Bourges) et de l’Indre (musée d’Argentomagus à Saint-Marcel et musée Bertrand à Châteauroux). Les quelques 200 stèles exposées au musée du Berry provenant de nécropoles situées dans la ville de Bourges et aux alentours (Alléan, Saint-Ambroix-sur-Arnon) montrent toute la diversité d’un art funéraire lié au statut social du défunt. Certaines stèles d’allure modeste mesurent à peine une vingtaine de centimètres de hauteur alors que d’autres atteignent près de 2 mètres.

Dans la grande majorité des cas, ces stèles sont ornées de figures humaines. Les représentations sont souvent des images évoquant le défunt, son âge et son métier, exécutées par de petits artisans sans ambition et parfois de véritables portraits en pied réalisés par des artistes qui s’efforcent d'aboutir à une réelle individualisation. Ces monuments sont également des témoignages avérés de la vie quotidienne (objets, costumes…). On y voit des enfants tenant un jouet, un fruit ou  un animal, un homme tenant une pièce d’étoffe… Il n’est, d’ailleurs, pas  toujours aisé d’identifier les objets représentés et la fonction occupée par le personnage. Certaines stèles évoquent encore  les rapports affectifs qui existent entre le défunt et celui qui reste, comme c’est le cas de la stèle du petit Priscinus aux cheveux bouclés qui tient dans sa main une balle et qui passe un bras confiant autour du cou de son père (stèle conservée à Bourges portant le numéro d'inventaire 1856.2.8).