La tradition du portrait funéraire qui consiste à figurer le défunt, sur son lit de mort ou dans son cercueil avant la mise en bière, remonte à la fin du Moyen Age. A cette époque, on se doit d’exposer le corps des rois de France au public durant des funérailles qui peuvent durer plusieurs jours. La dépouille est alors remplacée par un mannequin au visage couvert d’un masque mortuaire qui doit présenter l’image du mort au moment du trépas. Cependant, il est difficile de dire si le masque mortuaire a servi de modèle au sculpteur chargé de l’exécution du gisant.

 A partir du XVIIe siècle, il s’agit de garder l’ultime souvenir du défunt. Le masque mortuaire, l’image peinte, dessinée ou photographique reste le plus souvent  dans le cercle familial et amical. Avec la célébration des grands hommes au XVIIIe et le XIXe siècles, le dernier portrait fait l’objet d’une large diffusion publique, participant ainsi à une certaine forme du culte de la personnalité. A la fin du XIXe siècle, la pratique se démocratise grâce à l’apparition de la photographie qui permet à chacun de garder le souvenir de ses morts et d’accomplir l’indispensable travail de deuil. Les œuvres produites montrent souvent une image apaisée de la mort. Les défunts paraissent souvent plus jeunes et idéalisés : ils semblent dormir.

 L’usage, particulièrement répandu dans les pays occidentaux au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, a aujourd’hui presque disparu.