logo

Expositions virtuelles des Musées de la Région Centre

Voir le plan de l'exposition

L'impressionnisme, l'école de Crozant et le fauvisme

Le terme « impressionnisme » est né, en 1874, dans article sarcastique du critique Louis Leroy publié par la revue « Le Charivari », dans lequel il tourne en dérision le tableau de Claude Monet (1840 – 1926) intitulé « Impression soleil levant ». Les peintres impressionnistes choisissent leurs sujets dans les paysages et parmi les scènes de la vie contemporaine. Travaillant « sur le motif », ils poussent très loin l'étude du plein air et font de la lumière et de l’eau les éléments essentiels et mouvants de leur peinture, écartant les couleurs sombres pour utiliser des tonalités pures réparties en touches divisées.

Monet devient rapidement le chef de file de ce groupe, opposé à l’académisme, qui se propose de saisir l’instant éphémère. Il est le peintre des eaux calmes. Dans de nombreux tableaux comme les « Nymphéas », l’eau envahit tout l’espace et le peintre s’attache à représenter les subtils jeux de lumière qu’offrent les reflets de la végétation. Pour la réalisation de son tableau « Un bras de Seine près de Vetheuil », le peintre se déplace dans son bateau- atelier. Gustave Geffroy (historien et critique d’art) note que Monet réussit « à analyser la couleur toujours changeante, toujours mouvantes de l’eau qui court dans les rivières[…], il montre cette couleur faite de l’état du fond, de l’état du ciel et des reflets des objets. »

Dans la lignée de l’impressionnisme, s’ouvre entre 1883 et 1903, autour du poète Maurice Rollinat, la période la plus créative de l’histoire des peintres de la Vallée de la Creuse. L’école de Crozant dont le nom vient du village éponyme, situé à la limite nord du département de la Creuse, regroupe une pléiade de peintres paysagistes qui travaillent sur les rives des deux Creuses, de la Sédelle et de la Gargilesse. Monet attiré par la renommée du lieu y effectua un court séjour de mars à mai 1889 et réalisa une série de 23 toiles sur le confluent des deux Creuses. Cependant, il revient à un autre impressionniste de faire le lien entre les nouvelles aspirations de toute une génération d’artistes et la vallée de la Creuse : Armand Guillaumin (1840 – 1927). Clémentine Ballot, Paul Madeline, Léon Detroy, Fernand Maillaud lui étaient très liés et adoptent ses motifs et ses coloris somptueux… L’atmosphère, la lumière, les couleurs des saisons et l’eau qui façonne la campagne traduisent bien les recherches plastiques de ces peintres que sont l’impression et l’émotion devant un paysage.

Le fauvisme est caractérisé par l'audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres séparaient la couleur de sa référence à l'objet afin d'accentuer l'expression et réagissaient de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme. Maurice de Vlaminck (1876-1958) qui est l’un des précurseurs du mouvement, s’intéresse moins recherches de composition qu’aux qualités spatiales et affectives de la couleur. La toile représentant « La Baie des Trépassés » est caractérisée par des tonalités sombres et plombées, très mélangées que le peintre conservera jusqu’à sa mort. L’emploi soutenu du noir et des blancs donne à son paysage une tonalité presque romantique, dominé par le ciel d’orage et secoué par la tempête, un aspect dramatique et violent.

Paysage (972.006.010)
Paysage (972.006.010) | Paysage (972.006.010)
Un bras de la Seine près de Vétheuil (1975-1-1)
Un bras de la Seine près de Vétheuil (1975-1-1) | Un bras de la Seine près de Vétheuil (1975-1-1)
La Baie des Trépassés (D 954.001.001)
La Baie des Trépassés (D 954.001.001) | La Baie des Trépassés (D 954.001.001)
Fenaison en Normandie (D 956.001.001)
Fenaison en Normandie (D 956.001.001) | Fenaison en Normandie (D 956.001.001)
tableau ; Baigneuse au bord de la Creuse (85.6.5)
tableau ; Baigneuse au bord de la Creuse (85.6.5) | tableau ; Baigneuse au bord de la Creuse (85.6.5)