Le lorrain Jacques de Longuyon compose au début du XIVe siècle, la chanson de geste Les Vœux du Paon dans laquelle apparaît pour la première fois le thème des neufs preux. Le héros du poème souhaite se mesurer aux chevaliers illustres du passé de l’Antiquité païenne (Hector, César et Alexandre), juive (David, Josué et Judas Macchabée) et chrétienne (Arthur, Charlemagne, Godefroy de Bouillon). Ces neuf chevaliers d’exception incarnent de véritables modèles de prouesse et de courtoisie. Le thème fournit une importante iconographie (peinture, tapisserie, arts décoratifs, sculpture) et devient le support d’une rêverie sur un temps mythique, une image idéale et rêvée.

Le chevalier fait partie d’une élite, mais il part souvent seul à l’aventure, quittant l’espace social de la cour pour l’inconnu. Au cours de son long et périlleux voyage, il doit faire sans cesse la preuve de sa valeur quel que soit l’adversaire rencontré.