Si l’histoire du voyage touristique peut remonter à l’Antiquité, c’est bien le XVIIIe siècle, avec l’invention du « Grand Tour », qui en jette les premières bases. Cette pratique d’origine britannique, rapidement étendue à toute l’Europe, consiste, pour les jeunes aristocrates, à parcourir les hauts lieux historiques, artistiques et naturels du vieux continent. Disposant de guides et bénéficiant de modes de transport et d’hébergement organisés, ces riches héritiers voyageurs sont les premiers « touristes ».

Dans le courant du XIXe siècle, la mutation des transports réduit considérablement la durée des trajets, modifie la perception des distances et lance sur les chemins de l’Europe et du monde méditerranéen des voyageurs individuels de plus en plus nombreux. La première agence de voyage est créée par Thomas Cook en Grande-Bretagne. Pour répondre à cet engouement, une nouvelle architecture apparaît, spécifiquement dédiée au voyage : palaces et hôtels de prestige, stations thermales, villas balnéaires, gares et trains de rêve…

Mais c’est véritablement à la fin du XXe siècle que le voyage devient universel avec la continuelle amélioration des moyens de transport et l’essor du tourisme de masse. Forme économique du voyage, le tourisme partage avec ce dernier les dimensions de déplacement, d’éloignement et de curiosité, mais reste souvent, dans l’imaginaire collectif, synonyme de mercantilisme. Le tourisme constitue ainsi, en quelque sorte, la forme « efficace » du voyage, en refusant le temps aléatoire et l’incertitude qui caractérisent le genre depuis ses origines.