Travail du bois
Les artisans ont su profiter de l’une des principales ressources des Vosges du Nord, la forêt, en valorisant les essences locales de bois comme le pin, le chêne, le sapin ou encore le peuplier.
La fabrication des meubles est dévolue à la corporation des menuisiers. Artisans ambulants s’installant chez le particulier, les menuisiers ne travaillaient que sur commande jusqu’au début du XXe siècle. Essentiellement fabriqués pour un usage quotidien, ces meubles (lit, armoire, coffre, buffet, table ou chaise) devaient respecter des contraintes techniques et réglementaires imposées par les corporations. Une fois l’arbre abattu, le menuisier débitait le bois à l’aide de plusieurs outils : la doloire (Bihel), grande hache pour équarrir le bois, la cognée (Barte), pour l’entailler, la besaiguë (Cuerkachs) pour le creuser, la tarière (Negelor) ou forte vrille pour le percer ; et le façonnait à l’aide de gouges, de limes, de ciseaux, de scies et de rabots à moulures. La pièce de bois obtenue était ensuite insérée dans l’étau (Ziehbank). Progressivement, d’autres instruments sont apparus comme les varlopes pour aplanir les planches.
Habitant jusqu’à la fin du XIXe siècle dans des huttes construites à la lisière des forêts, les sabotiers travaillaient toujours par deux : d’un côté, le pareur et de l’autre, le creuseur. Ensemble, ils pouvaient fabriquer jusqu’à deux douzaines de sabots par jour. A l’aide d’outils (hache, grande scie, arce, paroir, tarière et gouge), ils débitaient le morceau de bois vert, l’affinaient puis l’évidaient. Afin de lui donner sa forme définitive, ils l’aplanissaient puis le polissaient. Intervenait alors la phase de séchage avant que la paire de sabots ne soit percée et éventuellement décorée. Meilleur isolant que le caoutchouc, le bois protégeait du froid, de la neige et de l’eau. Dès 1850, l’arrivée de la machine-outil a modernisé les ateliers familiaux notamment à Soucht.
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