Comme d’autres centres potiers en France, La Borne connaît un déclin au milieu du 20 siècle. Les goûts et les modes de vie changent et la poterie utilitaire de grès est peu à peu délaissée.

Cependant, durant la seconde guerre mondiale, le Régime de Vichy soutient l’artisanat traditionnel. Il souhaite que les ouvriers renouvellent leurs pratiques en s’appuyant sur de nouveaux modèles esthétiques.
A La Borne, cette idée va être mise en pratique par Georges-Henri Rivière, responsable du musée national des arts et traditions populaires. Il décide ainsi d’aider à l’implantation du céramiste Paul Beyer (1873 – 1945) à La Borne. Leur souhait est d’amorcer un renouveau du village autour de la cette personnalité. P. Beyer travaillera effectivement à La Borne de 1942 à 1945, date de sa mort. Cependant, son influence semble être restée faible : les nouveaux venus à La Borne suivent un chemin personnel, loin des valeurs défendues par le Régime de Vichy.
La principale innovation de P. Beyer est sans doute l’implantation pour la première fois à La Borne d’un four à flammes renversées.

Celui-ci va être repris par le couple Jean et Jacqueline Lerat. Jean Lerat (1913 – 1992) s’est installée à La Borne en 1942. Il cuit ses premières pièces dans le four traditionnel de l’atelier d’Armand Bedu (1891 – 1967). Avec Jacqueline Bouvet (née en 1920), ils entament une œuvre commune dont les pièces seront signées « JJ Lerat ».

Progressivement, et jusqu’à nos jours, des créateurs venus du monde entier viennent s’installer à La Borne. Actuellement, 54 céramistes sont rassemblées au sein de l’association du « Centre de création céramique de La Borne ».




Bibliographie :
- Agnès Sinsoulier, Arts et traditions populaires du Berry : collections du Musée du Berry – Hôtel Cujas – Bourges »
- Agnès Sinsoulier, Sur le terrain : les enquêtes du Musée national des Arts et traditions popualires dans le département du Cher (1941 – 1944), Cahiers d’archéologie et d’histoire du Berry, n°171, 2007.