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Vierzon (18)

Musée Municipal de Vierzon

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Le machinisme agricole à Vierzon

tracteur de type SFV 201
tracteur de type SFV 201

Le machinisme agricole naît à Vierzon en 1848 lorsque Célestin Gérard vient s’y installer. Né en Lorraine, Célestin Gérard crée pour son voisin, alors régisseur du château de Tracy, la première batteuse mécanique. Fort de cette expérience, il s’installe à Vierzon où il commence son activité de fabricant de machines agricoles. Célestin Gérard est alors le premier mais vont très vite suivre d’autres constructeurs tels « Del et Cie », « Brouhot et Cie », « «Merlin et Cie ». Ces entreprises vont participer durant toute la seconde moitié du XIXè siècle au développement de l’industrie du machinisme agricole à Vierzon et faire de la ville la première productrice de machines agricoles en France. Jusqu’à 70 % des batteuses du pays seront fabriquées à Vierzon, toutes entreprises confondues. Cette industrie devient la deuxième de la ville, derrière la fabrication de porcelaine, mais va devenir le symbole de Vierzon car son rayonnement est national, voire international. Jusqu’à neuf entreprises vont se côtoyer à Vierzon entre 1848 et 1983.

Parmi les plus importantes de ces entreprises, on retrouve tout d’abord les ateliers Gérard. Première à s’installer à Vierzon, la société fabrique d’abord des tarares et des batteuses avant de se lancer dans la production de locomobiles en 1861. Les ateliers sont vendus par Célestin Gérard à un conglomérat d’hommes d’affaires mené par Lucien Arbel qui devient président de l’entreprise désormais appelée la Société Française de Matériel Agricole (S.F.M.A) qui deviendra par la suite la Société Française de Matériel Agricole et Industrielle (S.F.M.A.I). En 1933, l’entreprise lance la production de tracteurs dénommés les Société Française Vierzon (S.F.V), un emblème de la ville aujourd’hui. Les tracteurs vont permettre de sauver la marque, confrontée au début des années 1930 à une crise financière, à une baisse des ventes dues à la fin de l’ère des locomobiles et à la concurrence de l’allemand Lanz dans la vente de matériel agricole.

La deuxième entreprise d’importance à s’installer à Vierzon est celle créée par Charles Brouhot en 1863. L’entreprise Brouhot et Cie est née suite au départ de Charles Brouhot des ateliers « Del ». Elle produit des machines à vapeur fixe pour l’industrie et l’agriculture mais aussi des batteuses. À partir de 1893, elle se lance dans l’industrie automobile. Cette branche fera faillite en 1910 après une commande de la ville de Londres de 200 voitures, annulée au dernier moment alors que les capitaux avaient déjà été engagés par la société. La branche agricole est reprise par Georges Brouhot, fils du précédent, en 1900. Trois fois moins grande que la SFMAI, Brouhot parvient tout de même à se faire un nom dans l’industrie agricole vierzonnaise.

Enfin, la dernière entreprise vierzonnaise est Merlin et Cie, née de la sécession d’ouvrier de la SFMAI après son rachat des ateliers Gérard. Refusant de faire partie du projet, Henri Merlin suivi d’une quarantaine d’ouvriers, ouvre l’entreprise Merlin en 1879 entre la rue Gourdon et la rue Neuve, aujourd’hui rue de la République, soit en plein centre-ville, presque en face de leur ancien employeur. L’entreprise produit des batteuses et deviendra en quelques années aussi puissante que Brouhot et la principale concurrente de la SFMAI.

D’autres entreprises vont se développer à Vierzon dans le sillon des plus grandes : La Vierzonnaise de construction (1900-1934), Carroy-Giraudon (depuis 1921), Pierre Renaud (1932-1983), Ruhlmann (1919-1958). Ces entreprises vont participer à leur échelle au développement industriel de Vierzon.

Cependant, malgré un certain dynamisme du secteur, la crise des années 30’ conjuguée à la Seconde Guerre mondiale vont affaiblir les entreprises vierzonnaises. Pour tenter de se maintenir, les différentes sociétés vont s’entendre en 1941 et signer une clause de non-concurrence. Chacune prend le monopole d’un secteur spécifique du machinisme agricole afin d’éviter la faillite générale de l’ensemble. Après-guerre, malgré un redémarrage de l’économie européenne aidé par le plan Marshall, les entreprises doivent s’agrandir pour espérer subsister. Brouhot est absorbé par la SFMAI en 1955. Mais cette dernière manque de capitaux et n’arrive pas à se relever. Ses derniers modèles de tracteurs, le 303 et le 403 sont des échecs commerciaux. La société américaine CASE entre alors au capital de la SFMAI. Les entreprises américaines tentent de bénéficier du plan Marshall en entrant au capital d’entreprises européennes afin de prendre appui sur le Vieux Continent. Cela fonctionne car dès 1960, CASE devient actionnaire majoritaire de la SFMAI. C’est la fin de la Société Française à Vierzon. Dans le même temps, Merlin et Rulhmann cessent leurs activités en 1958. Seul Pierre Renaud subsiste jusqu’en 1983. Après cette date, plus aucune entreprise ne produit de machine agricole sur Vierzon. C’est la fin d’une industrie qui aura vécu 135 ans.

Yohann Blin

Tracteur SFV type 201
(2021.0.111) | (2021.0.111)
batteuse à céréales
(2021.0.113) | (2021.0.113)
batteuse à céréales
(2021.0.114) | (2021.0.114)
tracteur CASE, type CF 400
(2021.0.119) | (2021.0.119)
tracteur CASE, type 530
(2021.0.120) | (2021.0.120)
Locomobile
Locomobile(2011.0.1) | Locomobile(2011.0.1)
Presse
Ramasseuse-Botteleuse(2021.0.118) | Ramasseuse-Botteleuse(2021.0.118)
tracteur de type SFV 201
tracteur de type SFV 201(1990.14.1) | tracteur de type SFV 201(1990.14.1)
Batteuse à céréales
Batteuse à céréales(1988.2.2) | Batteuse à céréales(1988.2.2)
Batteuse à graines fourragères
Batteuse à graines fourragères(1988.2.1) | Batteuse à graines fourragères(1988.2.1)
Batteuse de type 5.2A.CG
Batteuse de type 5.2A.CG(2008.8.1) | Batteuse de type 5.2A.CG(2008.8.1)