Eugène-Henry Karcher est né à Angers en 1881. Fils d’un artisan sculpteur sur bois, il décide de se former à l’École des beaux-arts d’Angers puis à celle de Paris. Il complète son apprentissage chez l’architecte parisien Georges-Paul Chedanne où il acquiert nombre de connaissance en architecture et en sculpture. Il revient s’installer à Angers pour exercer son métier d’architecte-statuaire et y réalisera de nombreuses œuvres, telles des bâtiments industriels, des aménagements intérieurs, des maisons mais également des cartons pour des médailles, des affiches publicitaires ou des dessins de diplôme.

Il reçoit aussi plusieurs commandes de monument aux morts dont celui de Vierzon, qu’il réalise entre 1929 et 1934. Il intègre ce monument dans un espace végétal et crée ainsi ex nihilo un square art déco unique en son genre. Ce jardin est un écrin pour le monument qui s’en trouve magnifié. C’est pour cette raison que l’ensemble fut classé Monument Historique en 1996.

Les trois pièces acquises par le musée de Vierzon furent réalisées dans les années 1920. Elles sont en bois. En 2014, la cousine d’Eugène-Henry Karcher, Madame Louisette Pineau a souhaité en faire don au musée de Vierzon.

La première de ces œuvres est un bas-relief nommé « L’Âge de la Pierre ». Elle représente un homme rentrant de la chasse. Cela se voit par la biche qu’il porte sur son dos et les deux chiens qui l’accompagnent. Cette œuvre ornait le dessus de cheminée d’Eugène-Henry Karcher.

La deuxième de ces œuvres est intitulée « Tête de chien ». Elle représente un épagneul qui serait la chienne de Karcher prénommée Cybèle. Son visage semble empli de tendresse, preuve de l’amour que Karcher devait éprouver pour son animal. Cette œuvre fut copiée par la manufacture de grès flammé DENBAC dirigée par René Denert, en collaboration avec Karcher. Les deux hommes se connaissent bien car ils ont déjà travaillé ensemble à la réalisation du jardin art déco entourant le monument aux morts de la ville.

Enfin, la dernière œuvre présente dans les collections du musée s’intitule « Dernier Rayons » et représente un couple âgé se tenant les mains. Selon madame Pineau, il pourrait s’agir des beaux-parents de Karcher, monsieur et madame Helin. La sincérité de la représentation de ces personnes nous fait remarquer un amour profond entre eux.

Eugène-Henry Karcher est mort le 20 juin 1964. Le maire de Vierzon de l’époque était présent à ses funérailles, signe de reconnaissance suite au travail que Karcher avait réalisé à Vierzon.