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Romorantin-Lanthenay (41)

Musée de Sologne

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée de Sologne
Père Joseph
Père Joseph
Père Joseph
Observations-Commentaires : 
portrait du Père Joseph d’après un tableau des hospices de Romorantin

Numéro d'inventaire : 
993-12-37(1)

Domaine : 
Titre : 
Epoque - Style : 
Précisions concernant l'auteur : 
Ovide Scribe : artiste peintre céramiste. Cet artiste de la fin du XIXème siècle, était un solognot d’adoption. Né à Albert dans la Somme en 1814, il étudia la peinture à Paris où il fut conseillé pour les grands peintres de l’époque tels que Ingres et Henner. Il arrive en Sologne à l’âge de 27ans, ses parents ayant décidé de s’installer à La Ferté-St-Cyr suite à des problèmes financiers. Après avoir réalisé des tableaux très réalistes sur la vie des solognots de son époque, cet artiste au grand cœur et érudit se consacra à la céramique figurative. Ovide Scribe marqua l’histoire culturelle de la ville de Romorantin où il s’installe en 1880 sous les conseils de son ami écrivain Paul Besnard. En effet il occupa le premier poste de professeur de dessin au collège, et créa le premier Musée municipal. Artiste et collectionneur d’œuvre de ses amis peintres, ce musée était initialement essentiellement constitué de don provenant de sa propre collection. On en trouve encore beaucoup aujourd’hui dans les collections du Musée Sologne. Installé dans un premier temps rue du Grenier à Sel, près de la tour Jacquemart, il finira sa vie dans sa maison dite du « Guideau » située dans l’actuelle rue Ovide Scribe. C’est dans le four construit dans la cour de cette demeure qu’il réalisa ses plus belles céramiques, dont plusieurs ornent encore la façade. Passionné par l’Art de la Renaissance italienne, il reprit à la fois la technique des céramistes de cette époque comme Luca della Robbia appelée « l’émail cru cuit à grand feu », ainsi que le style des grands peintres tels que Botticelli, Léonard de Vinci et Michel-Ange. Sa performance fut de reproduire avec beaucoup de fidélité les œuvres des artistes de la Renaissance Italienne sans les avoir toujours vues en réalité. En effet passionné de cette période historique, mais ne s’étant jamais rendu en Italie, Scribe pouvait pourtant décrire avec exactitude les monuments de Rome ou Florence. Il savait que dans tel musée, tel tableau était dans telle salle… Il se rendit à plusieurs reprises au Cabinet des Estampes à Paris, certainement pour y trouver l’inspiration et les modèles de ses œuvres. Il explique dans une lettre du 25 octobre 1908 (adressée à Abel Billault), que les gravures conservées dans ce cabinet avaient l’avantage d’être « copiables de plein droit ». Ses sujets et son style étaient tellement fidèles à l’Art de la Renaissance italienne, que certains marchands peu scrupuleux les vendaient en faisant croire aux acheteurs qu’elles dataient du XVIème siècle. Malgré sa formation à la peinture auprès des grands peintres parisiens de l’époque, Ovide Scribe connaitra peu de succès avec ses tableaux, ceux-ci étant souvent jugés trop réalistes et donc peu flatteurs pour ses modèles. Pour ses tableaux, Ovide Scribe utilisaient plusieurs techniques dont l’aquarelle et la peinture à l’huile sur toile ou sur bois. Lorsqu’il peignait à l’huile, c’était avec une touche large et expressive. Cependant les couleurs qu’il employait était assez sombre et donnait un aspect un peu goudronnée. Les dessins d’Ovide Scribe sont aujourd’hui assez rares. Il s’agit souvent d’esquisses et de croquis préparatoires réalisés au crayon de papier ou à l’encre de chine. Quelques uns étaient colorés à l’aquarelle ou au pastel. Il avait deux manières de signer ses œuvres. Les dessins et les peintures (à l’huile ou aquarelles) portaient généralement son nom en toute lettre ou bien l’abréviation « L. Ov. Scribe ». Toutefois sur de nombreuses céramiques, Ovide Scribe signait avec un monogramme stylisé représentant un « S » entouré. Ovide Scribe recevra plusieurs distinctions au cours de sa vie telles que les palmes académiques en 1893, et la rosette d’officier de l’instruction publique en 1904. Il meurt le 9 décembre 1909 à son domicile, des suites d’une pneumonie contractée auprès de son four alors qu’il surveillait dans le froid une de ces longues cuissons de céramiques.

Représentation - Iconographie : 
Le père Joseph d’après un tableau conservé aux hospices de Romorantin

Technique et matériaux : 
Description en langage naturel : 
Résumé du texte d’Ovide Scribe expliquant ce dessin : Ovide Scribe (artiste peintre céramiste et fondateur et premier conservateur du Musée de Romorantin) explique qu’il a vu un tableau à plusieurs reprises dans l’hospice de Romorantin qui était avant un couvent de capucins fondé en 1615. Ce tableau dont il fait la reproduction sur ce dessin représente un moine capucin en prière devant un crucifix. Selon lui il s’agirait d’un portrait du Père Joseph (fin XVIème début XVIIème siècle), important prédicateur capucin originaire de Touraine, fondateur des « Filles du Calvaire », surnommé « l’Eminence grise » car il eu un rôle politique très important ( parfois comparé à Richelieu) notamment en devenant préfet des Missions étrangères. En effet au cours de recherches Ovide Scribe a découvert que ce portrait est quasiment identique à une gravure de Pierre de Jode représentant le Père Joseph de la collection Hennin, conservé au cabinet des Estampes à Paris ( dont il fait également une reproduction au crayon conservé au Musée de Sologne sous le n° inventaire 993-12-37(2) ). Il explique qu’à son époque, le tableau mesurant 97cm de haut sur 69cm de large est en très mauvais état et conservé dans la salle de réunion de l’administration de l’Hospice de Romorantin. (Son emplacement actuel est inconnu car il ne fait pas partie des collections du musée de Sologne). Ovide Scribe émet une hypothèse concernant l’arrivée de ce tableau dans l’hospice de Romorantin, ancien Couvent de Capucins. D’après lui celui-ci aurait été déposé au couvent de Romorantin au moment de la Révolution pour le protéger, Romorantin étant alors « moins exposé aux fureurs iconoclastes du temps ». Les Capucins auraient tenté de racheter ce tableau à la fin du XIXème siècle auprès de la Mère supérieure de l’Hospice qui a refusé. Il estime que malgré son mauvais était de conservation, ce tableau présente un « intérêt historique de premier ordre ».

Inscriptions - Marques : 
“69 de large sur 97 de haut, peinture de l’Hospice de Romorantin”

Dimensions : 
l. 24 cm ; H. 32,5 cm