Musée de Sologne
Les arums
L’arum est une plante très utilisée dans l’ornementation de style Art Nouveau. Les formes de ses feuilles et de ses fleurs viennent aisément épouser les courbes et les ondulations qui caractérisent ce courant ornemental.
L’arum possède une double symbolique qu’il doit à sa forme appelée en botanique la spathe. Celle-ci est une grande pièce florale en forme de feuille (bractée) qui enveloppe une inflorescence, et s’ouvre latéralement par une fente. Il est tantôt perçue comme féminine ou phallique et va donc au fil des siècles être considérée comme un symbole de pureté ou au contraire diabolique.
Pendant l’Antiquité, souvent offert aux mariages et accompagnant les festivités du solstice d’hiver, il était perçu comme un symbole de pureté et de fécondité.
L’Art médiéval a longtemps joué avec cette ambivalence en représentant l’arum sortant des bouches des démons et en l’appelant « manteau de la Vierge ».
A l’époque Victorienne l’arum évoquait le sexe féminin. Au début de 20e siècle l’arum semble être plutôt perçu comme une plante positive car on l’utilise beaucoup pour les bouquets de cérémonies tels que les fiançailles, les communions ou même les mariages.
L’arum a également longtemps joué un rôle important dans la pharmacopée malgré sa toxicité.
L’architecte Octave Raquin lui consacrera même un immeuble entier, construit près du Champ- de-Mars à Paris en 1904, connu sous le nom de « Maison des Arums ». La plante y est déclinée sur tous les supports : sculptés dans la pierre, sur les ferronneries des portes, des balustres et de la marquise, ainsi que sur les mosaïques du sol de l’entrée.
© BROSSIER-DUCLOS Julie
Aller plus loin :