"Maurice aimait la peinture et je ne pouvais pas lui enseigner"¹, nous dit George Sand dans ses Mémoires, et c'est tout naturellement Eugène Delacroix qu'elle sollicita. Delacroix qu'elle définit non seulement grand dans son art, mais aussi dans sa vie d'artiste. Delacroix, un ami, un confident chez lequel elle dit n'avoir jamais pu, dans leurs relations suivies depuis 1833, percevoir "une seule tache si petite qu'elle fût"².

George Sand se félicite d'avoir travaillé avec son fils, durant ces dix dernières années, "pas mal d'histoire et de philosophie pour son âge". Elle lui prête "une intelligence très saine et l'âme droite...", et trouve qu'"il dessine très joliment³", mais s'inquiète d'une certaine tendance à la nonchalance : "J'espère que bientôt il se fera un craquement dans tout son être qui lui fera prendre goût aux choses sérieuses⁴", écrit-elle à la fin du mois de juin 1839 peu de temps après leur retour de Majorque en France.

Finalement, le 27 février 1840, il s'inscrit dans l'atelier de Delacroix à l'âge de dix-sept ans.

1. George Sand, Histoire de ma vie, t.I, p. 262 2. Id., p.430 3. Correspondance de George Sand, t. IV, début d'avril 1839 4. Id, t.IV, 27 juin 1839

Extrait de Maurice fils de George Sand, Lancosme Multimédia éditeur, Vendoeuvres, 2010 et Edition du patrimoine, Paris, 2010, p.382