Du portrait officiel au portrait privé
Pendant longtemps, à l’exception de Jésus et des représentants de l’aristocratie ou de la royauté, les enfants étaient peu représentés. Souvent, leurs portraits étaient calqués sur ceux des adultes dans la pose, les vêtements et même les traits du visage. À partir du XVIIIe siècle, ils sont progressivement peints pour eux-mêmes. Pour être portraituré, il faut faire partie de l’entourage d’un peintre, appartenir à la haute société ou être un prodige. L’usage était alors de montrer les enfants dans un cadre champêtre avec une expression de candeur sur le visage.
Les œuvres dévoilées dans cette exposition permettent de rendre compte de cette évolution. La peinture, comme la société, engendre des disparités : d'un côté les fillettes tranquilles des œuvres de Federico de Madrazo, qui magnifient et idéalisent la vie familiale et les parties de campagne, de l'autre, les gamins des rues de la peinture naturaliste et réaliste, les sans-familles, les miséreux comme cette Crescenza à la prison de San Germano d’Ernest Hébert.