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Saint-Marcel (36)

Musée archéologique d'Argentomagus - Saint-Marcel (36)

Bandeau d'illustration de l'espace WM : Musée archéologique d'Argentomagus - Saint-Marcel (36)

Les premières fouilles

Il faut attendre le XIXe siècle pour que commencent les recherches de terrain et, dès lors, des érudits consignent les trouvailles les plus spectaculaires. C'est au théâtre du Virou que sont menées les premières recherches. En 1820, à l'instigation de BROCHET DE VERIGNY, préfet de l'Indre, des fouilles sommaires y sont pratiquées qui mettent notamment au jour le mur circulaire extérieur dont un dessin, traité à la mode romantique, illustre les Esquisses pittoresques sur le département de l'Indre (1854 et 1882). Puis deux découvertes fortuites sont enregistrées aux abords du monument. En 1833, un vigneron exhume une statue de déesse qu'il s'acharne à briser et trois ans plus tard, un certain La Jeunesse découvre un puits dans lequel il recueille un chapiteau corinthien. En 1844, l'édifice du Virou est classé Monument Historique.

La construction de la voie ferrée Paris-Toulouse, en 1847, met au jour les fondations de thermes dont on retire plusieurs bas-reliefs attestant un décor raffiné. En 1873, Nicolas LENSEIGNE présenta, lors de la XLe session du Congrès archéologique de France tenue à Châteauroux, un remarquable rapport sur les voies romaines dans les environs d'Argenton, fruit de ses trente années d'actives recherches de terrain. Aujourd'hui, les photographies aériennes corroborent ses minutieuses observations.

Au début du XXe siècle, sur l'emplacement de la nécropole du Champ de l'Image, lepropriétaire, M. de CHAMPEAUX, met au jour des stèles funéraires, des coffres en pierre et des urnes, des tuiles à rebords et des statuettes en terre blanche. Une partie de sa collection sera acquise par le Musée de Bourges en 1909. La construction d'une maison aux Chambons près de la voie ferrée entre Saint-Marcel et Argenton, met au jour les ruines d'un bâtiment dans lequel on recueille les fragments de deux statues de personnages assis en tailleur. Après la Seconde Guerre mondiale encore, en 1948, deux maisons furent édifiées sur le remblai sud de l'amphithéâtre. Des murs en petit appareil furent mis au jour. L'un d'eux, d'une élévation d'environ deux mètres, sert aujourd'hui de limite entre deux propriétés.

Les années 1960 marquent un tournant grâce à l’initiative d’une douzaine d'habitants de Saint-Marcel, d'Argenton, du Pêchereau et de Châteauroux qui fondent l'Association pour la
Sauvegarde du Site Archéologique d'Argentomagus dont la présidence échoit à Lionel Bazin, un industriel de Saint-Marcel. Les buts de l'A.S.S.A.A. manifestent clairement la volonté de protéger le site et de faire progresser sa connaissance. Il s'agit d'y promouvoir toutes fouilles et travaux archéologiques, « d'éviter la dispersion et le dépaysement des objets recueillis fortuitement ou non » et d'assurer leur conservation aussi près que possible de leur lieu de découverte. La nouvelle association se donne également pour mission d'informer la population locale et toute personne s'intéressant à l'archéologie.

L'action de l'A.S.S.A.A. aurait peut-être rencontré quelques difficultés pour déboucher sur des actions concrètes si elle n'avait réussi à convaincre deux personnalités très différentes de s'investir dans des chantiers de fouilles importants.

Tout d'abord le docteur Jacques ALLAIN qui menait de front sa carrière de médecin de campagne et sa passion pour la Préhistoire et l'archéologie. Alors qu'il fouillait, depuis 1946, les grottes magdaléniennes de la Garenne, il accepta d'emblée, en 1962, de conduire les premiers sondages sur le site voisin d'Argentomagus. Nommé Directeur des Antiquités préhistoriques du Centre, Directeur par intérim des Antiquités Historiques du Limousin puis membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique, il continua à diriger les fouilles d'Argentomagus jusqu'en 1981, secondé par Raymond ALBERT, son chef de chantier. On ne saurait non plus passer sous silence l'importance que revêtirent les fouilles du théâtre
dirigées de 1966 à 1973 par M. Gilbert CHARLES PICARD, professeur à la Sorbonne et directeur de la circonscription archéologique du Centre dont dépendait Argentomagus. Un nouvel essor avait été donné, qui ne s'est pas démenti et depuis, chaque année, des fouilles mettent au jour sur le site de nouvelles structures faisant peu à peu mieux comprendre l'histoire de la ville d'Argentomagus.