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Présentation. : Un jour de janvier 1900, Léon Tolstoï, alors en pleine gloire, se rend à la première de la pièce de Tchekhov Oncle Vaniaau Théâtre d'Art de Moscou. Il déteste. Ceci n'Elst pas un théâtre d'idées. Ëbranlé, il rentre chez lui, et écrit Le Cadavre vivant. Ce Cadavre là accompagne Julie Brochen depuis longtemps. C'est grâce à cette pièce qu'elle a trouvé un éclairage nouveau pour mettre en scène, justement. Oncle Vaniade Tchekhov ... Pour elle, les deux oeuvres ont indiscutablement des liens secrets et se répondent : « Il m'est apparu indispensable, dit-elle, de reprendre ainsi les échanges et les discussions entre Tolstoï et Tchekhov, là où ils les avaient laissés ». Aussi éclairante soit-elle, la pièce Le Cadavre vivant est complexe à mettre en scène. Mais Julie Brochen dit avoir aimé le défi que représentaient ces six actes divisés en tableaux et en scènes, ces trente-six personnages, ces changements de décors constants. Ce fut pour elle comme « une terre étrangère à défricher». L'histoire est celle d'un homme, Fédia Protassov, qui part de chez lui, laissant femmes, enfants, foyer et qui va se réfugier chez les tziganes pour écouter leur musique ... Il perdra ses repères et beaucoup d'argent au jeu, vivra un certain temps comme un cc cadavre vivant » et finira par se suicider. En cela, Protassov rejoint d'autres grands personnages de la littérature russe, ces joueurs pour qui la roue de la fortune est déloyale et imprévisible, qu'on retrouve chez Pouchkine ou Lermontov et bien entendu chez Dostoïevski avec Le Joueur, Alexeï Ivanovitch. En 1996, Julie Brochen, d'abord comédienne, notamment avec Jean-Pierre Vincent, a créé sa propre compagnie Les Compagnons de jeu et réalisé sa première mise en scène, remarquée, avec La Cagnotte de Labiche. Puis, elle s'est fait connaître et reconnaître en peu d'années grâce principalement à son travail sur Penthésilée de Kleist et sur le Décaméron des femmes de Julia Voznesenskaya. Elle dirige depuis début 2002 le Théâtre de l'Aquarium à la Cartoucherie. Elle dit croire « en un théâtre qui attire à lui la poésie, la musique, la danse, les arts plastiques. » A l'heure où, citant Henri Michaux, "les idées comme des boucs sont dressées les unes contre les autres», et à l'heure où « le monde est tout drapeau », Julie Brochen fait le pari un peu fou de proposer ici «un voyage au centre de l'être».