Le dessin peut se suffire à lui-même, comme oeuvre aboutie, conservé, offert ou vendu à des amateurs et des collectionneurs. Le paysage, en particulier à l’aquarelle, et le portrait connaissent ainsi un succès croissant au 18e siècle. À la même époque, les copies de maîtres, parfois réinterprétées, suscitent un intérêt nouveau et deviennent des oeuvres autonomes, matière à collection et source d’apprentissage pour les amateurs, parfois objets d’une commande précise.

Le statut d’un dessin peut changer au cours du temps. Il arrive que des études pour une oeuvre précise ou sans destination soient conservées par l’artiste et réutilisées comme modèle. En outre, certaines études préparatoires peuvent acquérir par la suite le statut d’oeuvre autonome. Ainsi à partir du 18e siècle, on reconnait aux études préparatoires une valeur intellectuelle propre, considérant qu’elles révèlent le génie de l’artiste. À ce titre, elles sont élevées au rang d’oeuvres d’art et suscitent un véritable enthousiasme.